Le recrutement des saisonniers est lancé pour l'hiver 2023/2024. Dans le Haut-Jura, la station des Rousses recherche près de cinquante collaborateurs pour s'occuper des remontées mécaniques, des points de vente et du secourisme. Mission séduction pour la station, qui ne veut plus connaître la pénurie de saisonniers.
À chaque hiver ses saisonniers. Dans le Jura, à la station des Rousses, le recrutement est désormais ouvert. Si la majorité est réembauchée d’une année à l’autre, il reste 40% des postes à pouvoir. Soit une cinquantaine d'offres de conducteurs de remontées mécaniques, conseillers en vente et de pisteurs secouristes.
Pour l’instant, "la tendance n’est plutôt pas mauvaise", se réjouit Fabrice Lenoir, le directeur des ressources humaines, qui se souvient amèrement des dernières saisons. "On reçoit des candidatures chaque jour, que nous allons bientôt confirmer, car nous ne voulons pas les laisser filer. Mais chaque année, on a des personnes à qui l’on envoie des promesses d’embauche qui ne se présentent pas."
Car il n’est pas toujours facile de recruter. Premier obstacle : le logement. "La majorité de nos saisonniers ont un pied-à-terre dans les environs, explique Claire Devillers, chargée de communication de la station. Mais pour les autres, c’est vrai que c’est compliqué. Certains logent sur le canapé d’un ami, dans leur camion aménagé…". En cause : le coût des locations, trop élevé pour des saisonniers, et la proximité de la Suisse.
Face à la pénurie, la Sogestar, la société qui gère la station et les pistes des Rousses, a investi pour la première fois dans un bâtiment à Morez, à une dizaine de kilomètres de la station. Six appartements sont en cours d’ameublement et devraient être prêts d’ici le début de la saison, à un prix abordable. "Ce n’est pas énorme, reconnait Fabrice Lenoir, mais c’est une force, cela permet de renforcer l’attractivité. Pour l’instant, c’est un test, à voir si à l’avenir, nous aurons la possibilité de l’étendre."
L'espoir d'une saison enneigée
Pour attirer les nouvelles têtes, la station mise aussi sur une semaine de formation. Pour la plupart des postes, aucune compétence spécifique n’est donc requise. Il suffit de disposer du permis de conduire et savoir skier, pour travailler sur les pistes.
Mais la principale crainte, c’est bien celle d’une saison sans neige. "On croise tous les doigts, appréhende Claire Devillers. On se dit qu’on ne peut pas faire pire que l’année dernière, mais voilà, on se demande s’il y aura de la neige pour Noël". Et pour les saisonniers, le mauvais temps peut avoir des conséquences très concrètes. À la station des Rousses, les contrats sont garantis du 15 décembre au 15 mars au minimum. Mais si les conditions ne sont pas bonnes, ils passent au chômage partiel. D’où la nécessité de diversifier les activités des stations et de former leurs collaborateurs aux "quatre saisons". Pour devenir saisonnier à la montagne, été comme hiver.