La coupe du monde de biathlon recommence sans elle. Après 13 saisons au plus haut niveau international, la Jurassienne Anaïs Bescond se confie sur sa nouvelle vie de jeune retraitée. Elle est désormais entraîneure de tir de l'équipe de France handisport.
Elle est de son aveu même "une femme bien occupée".
Invitée de Parole publique sur France 3 Franche-Comté ce dimanche 6 novembre, Anaïs Bescond s'est confiée sur sa nouvelle vie, elle qui désormais ne s'alignera plus sur les courses de coupe du monde de biathlon.
Pourtant, Anaïs Bescond va passer une partie de l'hiver dans quelques hauts-lieux du biathlon mondial. Pas sur les skis, mais derrière la lunette, sur le pas de tir. "Je suis entraîneure de tir de l'équipe de France de biathlon handisport", nous révèle la Jurassienne, qui a suivi une formation d'entraîneur à Prémanon ces derniers mois, "par curiosité".
"Je cherche à m'épanouir autrement. Quand j'ai décidé de raccrocher, il y a eu comme un grand vide", explique Anaïs Bescond, qui est toujours sous contrat avec l'Armée et l'EMHM (école militaire de haute montagne, basée à Chamonix). Elle devrait aussi s'essayer aux commentaires de course, comme consultante sur la chaîne L'Equipe.
On ne m'a pas forcée. J'ai pris ma propre décision, c'est une chance. Ce n'est pas forcément le cas de tous les sportifs de haut-niveau.
Anaïs Bescond
Dans le fauteuil de Parole publique, Anaïs Bescond est aussi revenue sur sa décision d'arrêter sa carrière, après les Jeux olympiques de Pékin ô combien frustrants (meilleure place en individuel: 9e du sprint).
"J'ai choisi de m'arrêter car je pensais justement avoir été au bout de mon aventure. Une page se tournait, il était temps", raconte-t-elle.
A 35 ans, elle peut regarder fièrement les temps forts de sa carrière, de sa première victoire en coupe du monde à Antholz en 2014, jusqu'à ses trois médailles aux Jeux olympiques de 2018: "Les Jeux olympiques de Pyeongchang, c'était incroyable (...) une semaine fantastique pour moi". Elle revient de Corée du sud avec trois médailles: "Pour moi elles valent toutes de l'or. C'est un rêve de gosse".
La Rousselande s'est aussi livrée sur son caractère, que sa copine Marie Dorin qualifie "de cochon", ou encore sa passion pour les jeux de société ou la clarinette.
"Impossible" en revanche pour Anaïs Bescond de choisir entre le Calvados, son département de naissance, et le Jura, où elle vit aujourd'hui et elle restera "sans doute". En tout cas, elle y "gardera un pied-à-terre", promet-elle dans un sourire.