Dans le Jura, 48 heures après le terrible accident qui a coûté la vie à quatre lycéens, l’heure est au recueillement. Après la sidération, chacun tente de trouver les mots pour faire face, et soutenir les familles.
Des fleurs. Des coeurs. Des phrases écrites avec émotion, en couleur. À l’entrée du lycée Paul-Emile Victor de Champagnole dans le Jura, un chapiteau blanc a été installé. Les lycéens, personnels, familles ou anonymes peuvent venir y déposer un mot d’adieu.
Nathan, Sarah, Natacha, Noé
Sous les prénoms des quatre jeunes disparus tragiquement, les mots sont difficiles à trouver. Le choc émotionnel est toujours présent pour ces jeunes adolescents qui ont perdu des amis, des camarades de classe. Mercredi 19 janvier vers 17 h, la voiture où cinq lycéens se trouvaient a plongé dans le lac de Chalain, sans doute en raison du verglas.
La cellule de soutien psychologique toujours active
Dans ce lycée de 700 élèves, la cellule de soutien psychologique mise en place dès le soir du drame va continuer à fonctionner. “Depuis qu’elle a été ouverte, elle a été extrêmement fréquentée, de façon individuelle, par petits groupes, à l’internat, le soir jusqu’à tard. Elle fonctionne aussi par téléphone, nous rappelons les élèves qui ne sont pas en ce moment dans l’établissement” précise Stéphane Arru, le proviseur.
Les cours ont été maintenus, libre aux élèves d’y aborder ces disparitions qui endeuillent brutalement tout un établissement.
Je suis venue déposer quatre roses
Une Jurassienne
Devant le lycée, des parents ont souhaité être là. “Mon fils connaissait des victimes. Ce sont des enfants de 15,16, 17 ans. C’est un drame pour eux, vivre ça, ce n’est pas possible. On voit bien qu’ils sont touchés, marqués, il n’y a pas de mots” témoigne un papa venu qui a tenu à apporter sa présence. “Je suis venue donner de ma sympathie à toutes ces familles, parce que chacun d’entre nous peut s’identifier à elles. On est tous parents, papi, mamie, c’était important pour moi de venir” confie une femme venue quant à elle déposer quelques fleurs.
Notre village est en deuil… C’est très violent, trop violent...
Bruno Ragot, maire de Châtelneuf
A Châtelneuf, petite commune du Jura 140 habitants, la mort de Natacha, 19 ans est dans tous les esprits. “140 habitants, c’est une famille” explique le maire. “La commune est dans un état de sidération complet. C’est un grand désarroi. On est face au vide. Les gens ne savent pas quoi dire. Ils transportent leur tristesse” confie ému Bruno Ragot face au drame survenu cette semaine.
L’unique rescapé de l’accident n’a pas pu être entendu par les enquêteurs
Les quatre victimes de l’accident du lac de Chalain avaient entre 15 et 19 ans. Nicolas, un adolescent, a réussi à s’extraire de la voiture, avant de donner l’alerte. Il devait être auditionné ce vendredi par les enquêteurs. Son audition a été repoussée en raison de son état, a précisé Lionel Pascal, le procureur de la République. Les corps des jeunes victimes vont être examinés avant d’être rendus à leurs familles.
Selon le proviseur du lycée Paul-Emile Victor, un hommage aux quatre victimes devrait être organisé prochainement. Les modalités ne sont pas encore déterminées.