Ce sont 40 marques de lunetiers reconnus internationalement et agissant en dehors de toute organisation syndicale, qui ont décidé de passer à l'offensive. Objectif : promouvoir le "vrai" Made in France, en apposant notamment une mention sur les branches des lunettes.
Au début du mois de juin, pour les 120 salariés de l'entreprise L’Amy, la mauvaise nouvelle est tombée : le placement en redressement judiciaire. Une procédure impulsée par la société elle-même.
Les raisons de sa fragilité : la crise liée aux gilets jaunes, un bug informatique sur le remboursement des lunettes et la crise sanitaire du Covid-19. Créée en 1810, l’entreprise est l’un des derniers fabricants du Haut-Jura, ancienne place forte de la lunette française dont elle-même a été leader national dans les années 1970.
L'Amy, c'est donc le dernier exemple en date d'acteurs locaux en grande souffrance. Face à la crise économique qui touche le secteur de la lunetterie depuis plusieurs années, des patrons, notamment jurassiens, ont décidé de passer à l'action, d'agir pour promouvoir des lunettes 100% françaises.
Le communiqué du collectif de lunetiers appuie sur deux demandes très précises :
- Le lieu de fabrication soit une mention obligatoire sur les montures. Ceci est un devoir de vérité vis-à-vis du consommateur. C’est déjà le cas aux USA et au Proche Orient.
- Les complémentaires santé aient la possibilité de mieux rembourser une monture fabriquée en France.
Aujourd’hui, elles remboursent indifférement les montures avec un maximum de 100€ tous les deux ans. A ce niveau, chez un opticien, il est impossible que le consommateur puisse acquérir une monture fabriquée en France sans un surcoût. Monter ce plafond de remboursement à 250€ permettrait à de nombreux Français de pouvoir s’équiper d’une monture fabriquée sur le sol national.