Depuis le 18 mai, quatre salariés de la fonderie MBF de Saint-Claude avaient entrepris une grève de la faim devant le ministère de l'Economie. Leur entreprise est menacée de fermeture. Aprés avoir rencontré un conseiller de l'Elysée, ils ont suspendu leur mouvement et sont rentrés dans le Jura.
Dans un communiqué publié samedi 22 mai, l'intersyndicale de cette fonderie mobilisée depuis une cinquantaine de jours, précise que "les salariés ont jugé qu’ils n’y avaient pas de raisons que quelques-uns mettent en danger leurs santés et leurs vies et que la lutte soit menée collectivement".
En menant cette grève de la faim devant le ministère de l'Economie depuis le 18 mai, les grévistes voulaient alerter le ministre Bruno Le Maire de la situation de leur entreprise. Leur fonderie est menacée de fermeture faute de commandes de la part des donneurs d'ordres Peugeot et Renault. D'autres fonderies françaises rencontrent les mêmes difficultés. 270 emplois sont menacés en cas de liquidation judiciaire.
Les salariés de MBF sont largement mobilisés depuis que leur entreprise est en redressement judiciaire. Ils ont organisé des manifestations, des opérations escargot, ce tour de France des fonderies, un blocage de péage, et cette grève de la faim. Leurs représentants accusent notamment Stellantis (ex PSA) d’avoir diminué les commandes prévues à leur entreprise, et de les mettre en difficulté. Toutes ces actions visent notamment à attirer l’attention du gouvernement, actionnaire de Stellantis.
Les quatre grévistes de la faim ont pu rencontré un conseiller du président de la République Emmanuel Macron. Ils ont pris la décision de suspendre le mouvement de grève de la faim entamé et sont rentrés à Saint-Claude dans la nuit
Des échanges mais sans Bruno Le Maire
Durant ces 4 jours, "des échanges ont pu avoir lieu avec des conseillers des différents ministères de Bercy, ainsi qu’avec la Ministre déléguée à l’industrie madame Agnès Pannier-Runacher. Nous pouvons déplorer l’attitude du Ministre Bruno Le Maire par la politique de l’autruche qu’il mène auprès des salariés de Saint Claude" déclare l'intersyndicale.
Le tribunal de commerce de Dijon s’est donné jusqu’au 25 mai pour se prononcer sur l'unique offre de reprise. Face à l'imminence de cette nouvelle échéance, les salariés grévistes ont monté d'un cran la pression. Hier, 21 mai, ils ont installé des bouteilles de gaz et d'oxygène dans leur usine, à Saint-Claude dans le Jura. Ils menacent de la faire sauter si l'offre du seul repreneur n'est pas acceptée.