Les salariés de MBF en lutte pour sauvegarder leurs emplois ont donné de la voix et du klaxon ce jeudi 22 avril dans l'Ain. Ils ont bloqué un péage pour attirer l'attention des pouvoirs publics. Détails.
Les salariés de l'entreprise jurassienne MBF Aluminium, menacée de fermeture, restent mobilisés et entendent bien le faire savoir. Après la manifestation du 17 avril (lire notre article), qui a rassemblé environ 1000 personnes selon les organisateurs, et à laquelle ont participé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, et le maire de Saint-Claude Jean-Louis Millet, la lutte se poursuit pour sauver les emplois.
Ce jeudi 22 avril, une opération escargot a eu lieu sur l'autoroute A40 puis A404, dans l'Ain, accompagnée d'un concert de klaxons. Le but ? "Se faire entendre de manière différente et hausser le ton" comme l'explique Yalcin Nail, du syndicat CGT.
Environ 80 salariés de MBF se sont donc déployés sur l'autoroute avec leurs véhicules pour ralentir la circulation. Le trafic a été fortement perturbé et cela a créé quelques crispations du côté de certains automobilistes. Ce tour de force de la part des salariés de MBF avait déjà été mis en place le 14 avril dernier, en direction de Lons-le-Saunier.
Cette fois-ci, les salariés se sont arrêtés au péage de Saint-Martin-du-Fresne, pour effectuer un blocage, sous l'oeil des gendarmes qui ont indiqué aux usagers de la route de faire demi-tour, avant que les grévistes ne reprennent la route du Jura, direction Saint-Claude. "L’idée c’est que l’Etat oblige les constructeurs à privilégier la France sur les productions avec les aides que l’Etat leur fournit et qu’on arrête de leur donner des chèques en blanc" nous précisait il y a quelque jours un responsable syndical de chez MBF.
L'aide financière de la région ?
Marie-Guite Dufay, présidente PS du conseil régional, a convoqué une commission permanente exceptionnelle lundi 26 avril pour voter une aide financière qui permettrait de payer les salaires d'avril et donnerait un délai supplémentaire aux trois repreneurs potentiels de l'entreprise sanclaudienne.
"La fonderie sanclaudienne, c’est 70 ans d’histoire, mais surtout plus de 200 familles qui font vivre tout le bassin d’emploi du Haut-Jura. Quand vous condamnez le 1er employeur privé d’une ville, vous condamnez de fait l’ensemble du territoire et sa population", a d'ailleurs affirmé Marie-Guite Dufay.
En Effet, 280 emplois sont menacés depuis maintenant plusieurs mois. L'entreprise a été placée en redressement judiciaire en novembre 2020.