Les syndicats agricoles prennent la défense de l'abattoir du Jura où a filmé l'association L214

L'association L214 est entrée dans l'abattoir d'Equevillon (Jura) pour dénoncer les images jugées choquantes de la mort de chevaux. L'abattoir respecte pourtant bien les règles. Ces attaques répétées contre les abattoirs et le monde agricole mettent en colère FNSEA et Confédération Paysanne. 

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Stop à l'agribashing ! Après cette nouvelle vidéo des militants de L214, le syndicat FDSEA du Jura est toute de suite monté au créneau.

"L'intrusion de L214 dans l'abattoir de Champagnole et dans un élevage jurassien est intolérable. Leur seul objectif est d'éradiquer toute forme d'élevage et toute consommation de viande" dénonce la FDSEA 39 lassée des attaques à répétition contre le monde agricole.

Le syndicat appelle à signer une pétition et demande à l'Etat de prendre ses responsabilités en interpellant les activistes qui pénètrent dans les élevages et abattoirs. 

Le syndicats souhaiterait que "les lanceurs d'alerte qui véhiculent de fausses informations dont les conséquences économiques et sociales sont avérées sur les filières agricole et agro-alimentaires" soient responsables pénalement de leurs actions.

 
Mercredi 19 décembre, l'association a publié une vidéo dans laquelle on voit mourir plusieurs chevaux dans l'abattoir du Jura. Des chevaux assommés, des chevaux pendus, du sang. C'est la réalité des abattoirs. La vidéo montre la mort de chevaux de course destinés à la boucherie. L'association a filmé ses images en introduisant des caméras dans l'enceinte de l'abattoir sans que ses militants y entrent assure L214.
 

L'abattoir d'Equevillon près de Champagnole a déposé plainte. Il respecte les règles sanitaires et d'abattage, ce que reconnaît d'ailleurs L214. 


Abolir l'élevage est une aberration écologique pour la Confédération Paysannne 


Pour l'autre syndicat agricole, la Confédération Paysanne, le discours de L214 est clair : en finir avec l'élevage et l'abattage tout court. Et le syndicat s'y oppose argumentant sur la nécessité des abattoirs tous soumis à des normes en France : 

Abolir l'élevage paysan est pourtant une aberration écologique, socio-économique et éthique. Derrière ces images, le sensationnalisme recherché empêche le débat de société sur les bonnes pratiques d'élevage et d'abattage d'avancer concrètement en faveur du bien-être des éleveurs et de la bientraitance animale : baisse des cadences d'abattage, formation du personnel, abattage de proximité et à la ferme, élevage paysan, sortir de l'impératif de la rentabilité à tout prix, lutte contre l'industrialisation, recherche scientifique et éthologique, adaptation du matériel aux spécificités de chaque espèce, etc.
L'abattoir de Champagnole est un établissement exemplaire, conforme aux réglementations et attentif à la bientraitance animale.
Nous apportons notre soutien sans failles à cette structure de proximité, compétente, essentielle pour les éleveurs et incontournable pour la filière équine française.
Éluder la question de la fin de vie des chevaux n'est d'ailleurs pas la solution. La poursuite de la finalité alimentaire des équidés est pour nous souhaitable, sur le plan éthique, social et économique. Ces pays où le cheval n'est pas consommé se retrouvent dans des situations d'abandon d'animaux, ou de surpopulation avec abatage au tir à l’hélicoptère pour gérer les surpopulations dans les troupeaux semi-sauvages.
La disparition des espèces d'élevage, du tissu d'éleveurs et d'abattoirs de nos régions, comme le souhaite L214, serait une catastrophe.
(Communiqué de la Confédération Paysanne)


Pour une éthique et "la végétalisation de notre consommation"


Si L214 reconnaît que l'établissement d'Equevillon près de Champagnole se conforme à la législation, l'association veut, lancer un débat de fond sur le marché de la viande. "L'abattoir dit qu'il respecte les animaux, mais on constate quand même que les employés utilisent la force pour étourdir et abattre les bêtes. Alors on voudrait porter la question du respect et de l'éthique animale au coeur du débat public", affirme Sébastien Arsac, directeur des enquêtes au sein de L214.

L'association demande au Président de la République de mettre en oeuvre "une politique volontariste et ambitieuse afin de réduire d'au moins 25 % d'ici 2025 le nombre d'animaux tués dans les abattoirs français".

L'enquête vidéo de L214 est à la 11eme en trois ans. Les images sont chocs à chaque fois. Dans le grand public, le vocabulaire des opposants aux abattoirs est dur. "C'est horrible tous ces massacres, on dirait des camps de concentration et d'extermination on se croirait en guerre. Arrêtez de vous enrichir sur le dos des animaux ils ne vous appartiennent pas bande de sauvages" écrit un internaute.

Pour d'autres, un monde futur sans alimentation en viande ne réglerait rien : "Ce n'est pas parce que les gens ne mangeraient plus de chevaux qu'ils ne seraient plus tués, ils seraient utilisés pour des produits transformés.." argumente un internaute sur Twitter.

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— Arthur Alontiro (@artireau) 20 décembre 2018
 
 
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