L’acteur et réalisateur français tourne en ce moment dans le Jura son dernier film, “Un ours dans le Jura”. Sans neige, la production a eu recours à un peu de “saupoudrage” artificiel. Une vidéo s’inquiète du produit utilisé ces derniers jours au pied d’une cascade, la Billaude. Explications.
“Il a neigé un peu, mais la texture de la neige est étonnante”. La vidéo a été tournée mardi 27 février par Thomas Jeandot, amoureux de la nature et animateur de la page Facebook “Et toi tu savais ?”. Ce jour-là, par hasard, alors qu’il veut faire découvrir la cascade de la Billaude sur la commune du Vaudioux, il tombe sur ces flocons au drôle d’aspect.
Au pied de la cascade, c’était saupoudré sur une centaine de m2.
Thomas Jeandot à France 3 franche-Comté
Dans sa vidéo, il ne cache pas sa surprise lors de cette découverte inattendue (à 5'55 dans la vidéo) : “Tout ce que vous voyez là, ce n'est pas de la neige, c’est du polystyrène. Qu’on m’explique ça !” dit-il avant de prendre cette neige dans sa main sans qu’elle s’agrège. Pas possible de faire une boule de neige. Et quand il allume ces flocons, “ça fume, ça noircit, ça ne fond pas”.
24 heures après la publication de cette vidéo qui épingle les conditions de tournage du dernier long métrage de Franck Dubosc produit par Gaumont, les réactions n’ont pas tardé. “C'est une honte de polluer de si beaux sites. Et on nous parle du 7ᵉ art ?, mais c'est une blague” écrit Patricia. “Ils sont sérieux les Dubosc et compagnie là ?” note un autre internaute. “Neige de cinéma, le département devrait demander une indemnisation pour faire nettoyer” ajoute une autre personne dans les commentaires de la publication.
Thierry Werlen amoureux du Jura, a, lui aussi, constaté sur place dès samedi 24 février cette neige blanche, mais pas tombée du ciel. “Cela m’a choqué. Il y a les poissons, la flore. C’est un site remarquable. On se plaint du surtourisme dans le Jura et là, on dégrade volontairement… ce n’est pas du papier WC qui se dégrade rapidement dans l’eau” confie-t-il.
Pas de polystyrène, mais du papier cellulose, bio !
France 3 Franche-Comté a pris son téléphone pour en savoir plus. Christian Drecq, maire de la commune du Vaudioux nous l’assure. Ce n’est pas du polystyrène, ce produit qui met 1000 ans à se dégrader dans la nature.
“C’est de la cellulose, du papier qui est bio en plus. Il n’y pas de souci à se faire de ce côté-là. On n’a pas été gâté par le temps, la production a paré à cette carence pour avoir de la neige au niveau de la cascade” explique l’élu, fier de ces cascades dont la plus grande fait 26 mètres. Il comprend néanmoins que certains Jurassiens puissent être choqués. “Mais ce tournage met en valeur notre patrimoine. Le Vaudioux est mis en lumière”.
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Du côté de l’équipe de tournage de Franck Dubosc, on veut aussi rassurer face au début de polémique. Le produit utilisé est du Snowfx. “Ce produit est naturellement totalement biodégradable. Nous avons l’autorisation d’utiliser cet artifice dans la mesure où nous nettoyons les lieux à l’issue du tournage. Nous avons mandaté une entreprise locale qui est intervenue aujourd'hui pour nettoyer les berges de la cascade de la Billaude.
"Le nettoyage devrait être totalement terminé en fin de semaine. Il est néanmoins impossible de retirer toute la poussière de papier… Cette dernière doit se désagréger et disparaître totalement au bout d’un mois environ. Ce délai peut varier en fonction des conditions météo” assure la production de Franck Dubosc, qui confirme qu’une personne éco-référente est chargée sur le tournage de mettre en place un maximum de démarches pour réduire l’impact sur l’environnement (tri des déchets, sensibilisation de l’équipe à l’écologie, sélection des produits utilisés, recyclage et réutilisation des éléments de décors afin de réduire l'empreinte carbone).
C'est bio, mais ça n'a rien à faire dans nos paysages
Thomas Jeandot, auteur de la vidéo, se dit prêt à faire un démenti sur sa page Facebook. Il avait pensé avoir affaire sur le coup à du polystyrène qui aurait pu être utilisé par les équipes de tournage. Ce Jurassien a conservé un échantillon de cette "neige" pour voir en combien de temps, elle va se dissoudre.
Des associations environnementales ont été averties de cette présence de neige pas du tout naturelle. Elles n'ont pas pour l'instant réagi à nos sollicitations.
Pour Thomas, amoureux du Jura qui a donné l’alerte, il reste toutefois regrettable qu’une neige de papier vienne polluer visuellement les paysages du Jura, privés de flocons en ce début 2024.