Le 17 novembre 1917, Stephen Pichon devient ministre des Affaires étrangères pour la deuxième fois. C'est Georges Clémenceau qui a fait appel à lui dans ce qui sera la dernière année de guerre. Le Jurassien sera par la suite l'un des négociateurs du Traité de Versailles.
S'il naît à Arnay-le-Duc en Côte d'Or en 1857, Stephen Jean Marie Pichon fait ses études à Besançon, puis devient journaliste à Paris. À 21 ans, il est présenté à Georges Clémenceau dont il devient l'ami et le parent en épousant sa nièce.
Encouragé par ce mentor, il se lance en politique. Il est élu député radical-socialiste de la Seine en 1885. Il se distingue par des positions anticléricales très affirmées.
Battu aux législatives de 1893, il se tourne vers la diplomatie. Il oeuvre notamment en Haïti, au Brésil, à Pékin et en Tunisie. Il refait sa rentrée politique en 1906 comme conseiller général du Jura (où il est venu se mettre au vert) et sénateur. C'est alors que le président du Conseil Georges Clémenceau, qui cherche un diplomate expérimenté, fait appel à lui pour la première fois au ministère des Affaires Étrangères. Il y restera jusqu'en 1911 et négocie notamment le nouveau statut du Maroc sous protectorat.
Stephen Pichon reviendra au Quai d'Orsay brièvement en 1913 mais surtout en novembre 1917, dans le gouvernement de Georges Clémenceau II, alors que la guerre s'éternise. Il participera à ce titre à la conférence de paix de Paris en 1919 qui s'achève par le Traité de Versailles. Ce Traité signé dans la Galerie des Glaces, entre l'Allemagne défaite et les Alliés, définit le sort du vaincu, de ses territoires et de lourdes réparations économiques.
Stephen Pichon quitte la politique en 1920 et meurt en 1933 à Vers-en-Montagne, dans le Jura.
Jean-Philippe Lefèvre, maire-adjoint de Dole à l'action culturelle, conseiller régional et historien de formation, s'est passionné pour le personnage. "Il est incroyable qu'aucune biographie n'ait été consacrée jusqu'à présent à cet homme qui a tout de même passé au total dix ans au Quai d'Orsay", regrette-t-il."C'est sans doute la plus grande longévité à ce poste. Je lance un cri poure qu'un historien s'y consacre !"
En juin 2017, l'élu a fait donner le nom de Stephen Pichon à une rue d'un nouveau lotissement à Dole.