INSOLITE. L'ISS, station spatiale internationale entre en contact avec les collégiens de Salins-les-Bains

Les élèves du collège Saint-Antoile en discussion avec les occupants de la station spatiale internationale ? C'est devenu une réalité, ce vendredi 7 avril. Ces collégiens de Salins-les-Bains, dans le Jura, ont pu poser leurs questions à un astronaute de l'ISS.

Houston, ils ont enfin répondu à ces "10 minutes d'échanges et ces 20 questions". C'est la surprise qu'ont dû ressentir les élèves du collège Saint-Antoile, dans le Jura, ce 7 avril. Ces jeunes de Salins-les-Bains (Jura) ont eu le privilège d'échanger avec Steve Bowen, un astronaute de l'ISS.

Il s'agit de la station spatiale internationale, qui tourne à 408 km au-dessus de la Terre. Elle a notamment accueilli le spationaute français Thomas Pesquet. Plus près de nous, c'est l'ISS qui a fourni de belles photos du lac de Vouglans, dans le Jura. C'était en septembre 2022. 

Grâce à l'aide des agences spatiales européennes (ESA) et américaines (NASA) et à leurs professeurs, ces élèves ont eu ces conversations inédites, dès 16 heures 27 précises. Une initiative insolite, difficile à préparer mais utile pour tous.

Des derniers préparatifs intenses

Quelques heures avant l'échéance, c'est l'agitation dans le collège Saint-Anatoile. Midi passé de quelques minutes : le directeur du collège, Nicolas Haller, a dû remplacer au pied levé le professeur de Technologie. Il devait répondre en direct aux questions de Dominique Malige sur France 3 Franche-Comté.

"Franck Girardin, professeur de technologie et responsable de ce projet, m'a demandé gentiment de remplacer sur ce plateau. Il est affairé dans la salle où va se dérouler l'échange entre les élèves et l'ISS. Il avait encore beaucoup de réglages à effectuer, aujourd'hui. Aux dernières nouvelles, le signal était bon et il passait bien. C'est rassurant. Il a passé beaucoup de temps pour tout anticiper, y compris les pannes de courant, les pannes d'internet, tous les aléas qui peuvent intervenir. Il y a une solution pour tout."

Pour pouvoir établir ce dispositif, il a fallu du temps aux équipes du collège. "Au départ, quand Franck Girardin nous a proposé ce projet il y a un an et demi, deux ans de cela, on savait que la finalité pouvait être une communication avec les élèves et l'ISS", se souvient le directeur de l'établissement scolaire. Le responsable du collège était d'abord sceptique : "On n'y croyait pas vraiment." Finalement, les équipes rendent très vite compte des avantages que peuvent apporter ce projet. "L'intérêt, c'était de développer des compétences transversales, en anglais mais aussi développer les compétences scientifiques", se justifie Nicolas Haller.

Le responsable complète : "Les élèves doivent s'exprimer en anglais, et ils ont aussi découvert l'univers du monde radioamateur avec la très sympathique équipe de radio-amateurs de Besançon. Je les remercie : ils sont venus pas mal de fois dans l'établissement et ont vraiment, par leur bonne humeur et leur enthousiasme, permis aux élèves de vivre des choses qu'ils avaient jamais imaginées. Ils ont découvert un monde qu'ils ne connaissaient pas." 

Une initiative bénéfique pour le collège

Quelques heures plus tard, le moment tant attendu arrive. 16 heures 27 : les élèves ont leurs questions en main. Ils se succèdent à tour de rôle sur l'estrade, entourés par une caméra qui retransmet leur image à l'astronaute Steve Bowen. Une question, puis la réponse de l'ISS fuse immédiatement. Une dizaine de minutes d'échanges, dont les élèves ressortent joyeux et satisfaits.

"C'était super, c'était très stressant au départ, mais une fois qu'on est passé, c'est génial d'avoir pu l'entendre. On se dit : comment c'est possible de pouvoir parler avec quelqu'un dans l'ISS ? C'est vraiment génial", lance sourire aux lèvres une des collégiennes. Sa camarade, un peu plus loin, ne la contredit pas : "C'est génial, ça va rester dans nos mémoires. On pourra peut-être le raconter à nos enfants, quand on sera plus grands." 

Pour l'équipe pédagogique, cet instant d'échange n'apporte que du positif. "On a surtout appris de nos élèves, puisque certains se sont révélés au travers de ce projet. Des élèves qui perdent parfois le goût des apprentissages traditionnels. On peut retrouver un second souffle, à travers ce projet", continue le directeur du collège, Nicolas Haller.