Depuis le mois de décembre 2023, une nouvelle responsable culturelle et scientifique est arrivée à l’Espace des Mondes Polaires de Prémanon. Après avoir passé plus de cinq dans les terres australes et antarctiques françaises, Laetitia Thérond a bien l’intention de transmettre sa passion des Pôles depuis le Jura.
"La passion pour les Pôles m’est venue quand j’avais huit ans. Je regardais Thalassa et il y avait une émission sur Jean-Louis Etienne en Antarctique avec le bateau Antarctica. Parfois quand on a huit ans et qu’il y a un truc qui nous plait, on devient complétement mordu !" Après avoir vu l’émission, Laetitia Thérond se met à collectionner tout ce qui concerne l’Antarctique et les Kerguelen. Par la suite, son intérêt pour les pôles ne la quitte plus. Pourtant, c’est l’histoire de l’art qu’elle décide d’étudier et non les sciences.
Comme le dit Jean-Louis Etienne : "La force des vrais détours n’est pas d’éloigner, mais d’atteindre au but avec plus d’exactitude." Ça résume bien mon parcours.
Laetitia ThérondResponsable culturelle et scientifique de l'Espace des mondes polaires
Parce que les Pôles, Laetitia Thérond va tout de même réussir à les atteindre. Elle se rend d’abord comme touriste au Svalbard, pour la première fois en 2015. Trois ans plus tard, elle se retrouve embauchée comme chargée du patrimoine historique dans les Terres australes et antarctiques françaises. Là, elle apprend à vivre plusieurs mois de l’année au cœur d’un endroit sauvage, où "les animaux ne craignent pas l’Homme" et où "c’est le climat qui décide". Laetitia raconte : "quand vous devez faire un transit de 30 kilomètres et qu’il y a du vent qui vous fait tomber par terre avec votre sac de vingt kilos, c’est une grande leçon. On se rend compte que c’est la nature qui a tous les droits."
Cette expérience lui apprend la persévérance, une valeur qu’on retrouve chez les plus grands explorateurs et qu’elle espère bien pouvoir transmettre au sein de l’Espace des Mondes polaires à Prémanon dans le Jura.
À l’entrée du lieu, une citation de Paul-Émile Victor, l’enfant du pays qui a donné son nom à l’Espace des mondes polaires, résonne particulièrement chez Laetitia : "Ce n’est pas ce que nous sommes qui nous empêche de réaliser nos rêves, c’est ce que nous croyons que nous ne sommes pas." Son objectif en tant que responsable culturelle et scientifique est de réussir à faire passer ce message, notamment auprès du jeune public. "Avoir pour exemple des personnes qui ont parfois été en position d’échec, mais qui ont réussi à se relever et qui ont finalement réalisé leurs rêves, c’est un message qui peut parler à tous". Et cela est vrai quel que soit le rêve en question.
Mais pour Laetitia, une chose est sûre : les pôles aussi doivent continuer à faire rêver. "J’ai envie que la génération qui arrive puisse rêver de ça, se réaliser en y allant ou en se battant pour préserver ces endroits."
Texte de Léa Spegt.