Une question résume l'exposition : que comprendront de notre monde les archéologues de l'an 4000 lorsqu'ils trouveront les objets d'aujourd'hui ? Réponses intelligentes et pleines d'humour à Lons-le-Saunier jusqu'au 25 août.
"Statuette d'homme avec gobelet à libationPortant une longue barbe et coiffé d'un bonnet, l'homme est sans nul doute un haut personnage, notable ou plus vraisemblablement prêtre, dont la physionomie bienveillante souligne la fonction protectrice. Son costume, tunique claire et ceinture à la taille, pantalons et chaussures arrondies fournit un précieux témoignage de l'apparence vestimentaire des hommes de haut rang. Il contient un gobelet percé, ce qui a permis d'attester de la fonction rituelle de ce type de récipient. Terre cuite peinte".
Sans contexte, mauvaise interprêtation ?
Mais il y a aussi de quoi faire réflechir à Lons-le-Saunier. L'exposition questionne. Sur notre propre vision du passé, sur nos propres interprêtations d'époques révolues et sur l'utilité d'un nain de jardin, comme de tout autre objet de grande consommation. "Dépouillés de tout le vécu que nous leur associons, abordés sous un angle purement descriptif et comparatif, soumis au triple hasard de la sédimentation, de la conservation et de la trouvaille, l'éventail des objets entre dans une autre logique, et suscite d'autres regards", écrit Laurent Flutsch
Conservateur du Musée de Lausanne-Vidy
, conservateur du musée de Lausanne-Vidy et concepteur de l’exposition."Maquette de ville, matériaux composites.
Ce type d'objet, dont l'utilité éhappe a prioiri, a été récemment interprêté par des spécialistes comme des modèles réduits d'aggomérations. Entre les divers bâtiments, disposés géométriquement, on observe une réseau de traits fins qui figuraient les voies de communication et/ou des conduits et autres lignes de transmission."
Combien de temps tiendront nos disques durs ?
Bien sûr, pour monter cette exposition, il aura fallu partir d'un postulat extrêmement sévère : il ne subsiterait en l'an 4 000 que les objets en verre, en terre cuite, en métal ou en pierre. Les plastiques et autres matières synthétiques auraient disparu, ainsi que "toute mémoire écrite et audiovisuelle, victime de ses supports trop fragiles", poursuit Laurent Flutsch.
On se plonge donc avec bonheur dans ce monde réinventé qui aurait pu être le nôtre. L'exposition a déjà fait le tour de la Franche-Comté. Pour cette ultime date, elle propose aussi un prolongement : à quoi ressemblera le Jura dans 4 000 ans ?