Depuis jeudi 1er février 2024, les sapeurs-pompiers tentent de contenir la pollution de La Vallière à Montmorot (Jura). 12 000 litres de gasoil ont été déversés sur le sol, à proximité de la rivière, durant le remplissage des cuves de la station-service d'une grande surface de bricolage.
2.000 litres de carburant ont pu être pompés immédiatement par les sapeurs-pompiers de Lons-le-Saunier (Jura) mais le reste s'est infiltrée dans le sous-sol et menace toujours la Vallière, cette rivière qui traverse Montmorot (Jura).
Mercredi 31 janvier 2024, au matin, ce sont bien 14.000 litres de gasoil au total qui ont été déversés par erreur sur le sol à quelques dizaines de mètres du cours d'eau, lors du remplissage des cuves de la station-service de Bricomarché.
Barrages flottants et tranchée
Mais l'alerte n'a été donnée que le lendemain, jeudi 1er février, par les agents de la station d'épuration située en aval, qui ont senti une odeur suspecte. Depuis, les sapeurs-pompiers essaient de contenir l'écoulement des hydrocarbures.
Deux barrages flottants ont été mis en place, le premier à hauteur de la station-service, le second, plus en aval, au niveau de la station d’épuration. Une pelleteuse mise à disposition par une entreprise de travaux publics a également creusé une profonde tranchée pour tenter de pomper le gasoil.
Irisation sur au moins 7 km
"Pour l'instant, on ne sait pas trop comment cela s'est exactement déroulé, mais ça s'est passé lors du transfert du gasoil d'une cuve à une autre, et apparemment cette cuve était ouverte", explique à France 3 Franche-Comté, Thierry Buatois, le président de "La Gaule lédonienne", association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques (AAPPMA).
On a mené les investigations sur 7 km jusqu'à la la limite de la Saône-et-Loire. C'est irisé sur toute la surface de la rivière mais il n'y a pas de mortalité de poissons pour le moment. En revanche, les berges sont complètement polluées près de Bricomarché.
Thierry Buatois, président de "la Gaule lédonienne".
Et Thierry Buatois ne cache pas son inquiétude. "Ce n'est pas rassurant, confie-t-il. On espère surtout que le gasoil n'est pas allé jusqu'à la nappe phréatique."
"Une catastrophe écologique"
André Barbarin, le maire de Montmorot, lui, salue les efforts des sapeurs-pompiers et ceux de Bricomarché "qui fait tout pour réparer la ou les erreurs commises, sans chercher à se défiler", insiste-t-il auprès de France 3 Franche-Comté. Mais l'édile ne minimise pas l'ampleur des dégâts.
C'est une catastrophe écologique, il faut être clair. On ne peut pas encore mesurer l'impact sur la rivière et sur la faune. Mais ces 12.000 litres de gasoil, ils sont bien quelque part et on ne sait pas combien de temps il faudra pour les récupérer.
André Barbarin, maire de Montmorot (Jura).
Pas de risque en revanche pour la consommation d'eau potable dans la commune, le réseau n'étant pas menacé, assure le maire. Ce vendredi 2 février, un deuxième puits a été foré par une entreprise spécialisé pour pomper le fuel qui coule le long d'une canalisation souterraine. L'intervention devrait se porusuivre tout le week-end.