La Vache qui rit innove en proposant une nouvelle gamme : des petits triangles végan, fabriqués à l’usine Bel de Lons-le-Saunier dans le Jura avec des ingrédients 100% d’origine végétale. Une commercialisation d’abord prévue aux États-Unis, avant une arrivée dans les rayons français en 2024.
Elle garde évidemment son sourire et ses boucles d’oreilles, mais c’est une nouvelle recette pour une nouvelle vie qui attend La Vache qui rit : exit le lait de vache, place au lait d’amande avec à la clé un produit sans lactose et entièrement végan qui conservera, promet le directeur de l’usine Bel, sa "texture onctueuse et fondante". Deux goûts seront proposés, l’un nature et l’autre ail et fines herbes pour accompagner ce "fromage moderne" créé il y a 101 ans par Léon Bel à Lons-le-Saunier.
Ce produit sera dans un premier temps vendu aux États-Unis, où les consommateurs sont plus friands d’alternatives aux produits laitiers que les européens. D’après une étude du fabricant américain de boissons végétales Soylent, 10% des Américains se déclarent en effet végan, c’est-à-dire qu'ils excluent la consommation de produits d’origine animale. "On est très confiants sur le fait que ça va plaire aux consommateurs américains", se réjouit déjà Yann Wederich, directeur de l’usine interrogé par la journaliste Fleur De Boer.
Un nouvel atelier
La nouvelle gamme restera toutefois fabriquée à Lons-le-Saunier, dans le Jura. Un défi pour l’usine mère qui fabrique environ 1.5 million de portions par an à partir de produits laitiers, présents du départ jusqu’à la fin.
Aucune baisse de la production n’est à prévoir, mais le développement d’une offre 50/50, avec une gamme végane "qui nécessite d’être complètement à l’écart de la chaîne habituelle car on ne peut pas avoir la moindre trace de lait ou de dérivé de lait et de lactose. Il a donc fallu s’adapter", explique le directeur de l’usine lédonienne du groupe Bel, qui construit actuellement un nouvel atelier "complètement à l’écart de la production laitière".
"Nous souhaitons accompagner le développement des modes de consommation flexitarien, végétarien et végan qui prend de l’ampleur"
Yann Wederich, directeur de l'usine Bel
S'engager pour l'environnement
Une petite révolution qui s’inscrit dans une stratégie plus globale de l’entreprise pour, d’un point de vue climatique, "rester en dessous de l’augmentation d’1.5 degré", avance Yann Wederich. L’un des axes est évidemment la volonté d’accroître la part du végétal, tel qu’avec la Vache qui rit ou encore Pom'Potes, "pour accompagner le développement des modes de consommation flexitarien, végétarien et végan qui prend de l’ampleur", explique le directeur. La réduction de l’empreinte carbone dans les exploitations laitières, via des partenariats avec les agriculteurs et la filière laitière, est également un objectif.
Pour l’heure, les Français devront s’armer de patience car la Vache qui rit végétale n’arrivera pas dans nos rayons français avant 2024. Mais l’idée séduit d’ores et déjà de nombreux passants de Lons-le-Saunier, curieux de goûter cette nouveauté, à l’image de Pierre qui, quand on lui demande s’il en achèterait, répond sans hésiter : "Oui, bien-sûr ! J’avais une épouse végétarienne donc je pense que je serai un bon client."