À Lons-le-Saunier (Jura), plusieurs associations sont mobilisées pour que les tombes des indigents puissent-elles aussi être fleuries pour la Toussaint. Le Lions Club et le Lions Club Ledonis vont se réunir ce dimanche 30 octobre pour entretenir les sépultures des oubliés de la commune.
Leur dépouille n'a pas été réclamée par leurs proches, ou ceux-ci n'avaient pas les moyens de leur offrir une sépulture. On les appelle les indigents. Regroupés dans des espaces que l'on appelle désormais "division à caveaux de terrain commun", pour ne plus dire fosse commune, ou, plus couramment, "carré des indigents", ils ont donc été enterrés sans apparat, sans pierre tombale et sans plaque commémorative. Alors, pour la Toussaint, à Lons-le-Saunier, plusieurs associations se mobilisent pour leur rendre, tout de même, hommage. Et surtout, pour apporter quelques couleurs dans cette partie souvent oubliée du cimetière de Lons-le-Saunier.
Ce dimanche 30 octobre au matin, des membres du Lions Club Lons-le-Saunier et du Lions Club Ledonis, iront pour la troisième année consécutive prendre soin du carré des indigents. “L’idée, c’est d’aller planter des pensées sur les 58 tombes du carré, et d’aller les entretenir”, explique Lucas Borod, responsable de l’opération pour le Lions Club Lons-le-Saunier. “S’il faut remettre des vis sur les croix qui sont tombées, on le fait aussi.”
Un projet né il y a trois ans
Un projet né d’une balade. “Je suis un ancien aide-soignant, j’ai travaillé quelques années en psychiatrie, raconte Lucas Borod, un jour en promenade, je me suis retrouvé sur ce carré, et j’y ai vu le nom d’un ancien patient”. “Je me suis dit que je le connaissais bien, je savais qu’il n’avait pas de famille, et je me suis dit ‘tiens, je pourrais penser à lui à la Toussaint' ”.
“Il n’y a pas grand monde qui pense aux indigents” constate Bruno Angonin, président du Lions Club Ledonis, association cousine. “Le rôle du Lions Club, c’est de penser aux autres et de servir”, continue-t-il. “Ces gens sont enterrés pour la plupart complètement anonymement, on ne pense plus à eux, donc on a une petite pensée pour eux”. Une manière de respecter la vie que ces oubliés ont vécu.
Autre initiative pour rendre de la dignité à ces disparus, le collectif “fin de vie des personnes précaires”, dont les bénévoles assistent aux enterrements des indigents, organise l’opération “fleur suspendue”. Ils invitent ceux qui le souhaitent à laisser chez les fleuristes participants des fleurs, qui seront collectées et déposées sur les tombes des indigents le 4 novembre.