Les recherches se poursuivent après le naufrage du catamaran, qui a fait quatre morts, au large du Maroc. Le corps du jurassien disparu n'a pas été retrouvé.
Selon la famille d'Alain Khelifa, le bateau a été entièrement démonté et découpé entre hier et aujourd'hui. Il n'y a aucune trace du corps d'Alain, pas plus que de ses affaires. Les recherches se poursuivent, sans grand espoir de le retrouver.
Parti mi-octobre de Marseille pour un périple de neuf mois jusqu'aux Caraïbes via le Brésil, ce voilier a fait naufrage mardi matin au large de Saïdia, vraisemblablement en raison des très mauvaises conditions météorologiques dans la région.
La réaction du frère d'Alain Khelifa, Jean, recueillie vendredi par Hélène Lecomte :
Jean Khelifa, le frère d'Alain, vit très mal ce qu'il lit sur l'accident et sur les compétences du skipper, marin qualifié de chevronné dans les dépêches d'agences de presse par une source diplomatique.
La colère d'un frère
"Si il était si chevronné, alors pourquoi a-t-il convaincu mon frère et les trois autres passagers de quitter Alicante pour tenter d'atteindre les côtes marocaines avec une bôme cassée et un moteur à moitié hors-service? Surtout que les orages étaient prévisibles!"
Alain Khelifa, originaire d'Annemasse, en Haute-Savoie, était un ancien professeur de sport à la retraite. Il s'était installé dans le Jura en janvier 2011 à Doucier, "parce qu'il adorait cette région, ses lacs jurassiens sur lesquels il aimait naviguer. Mon frère était un grand sportif. Il a fait plusieurs fois le Mont-Blanc, il avait une forme exceptionnelle pour ses 64 ans", termine son frère Jean.
Un ultime mail adressé le 7 novembre par Alain Khelifa à son frère apporte la preuve que la croisière prenait un tour différent.
Voici le mail que son frère Jean nous autorise à reproduire.
Bien chers
La progression en Méditerranée est vraiment déplorable:la météo conjuguée aux 3 avaries,moteur,alternateur et ce matin la bôme de 5m brisée en deux sont de véritables freins pour atteindre nos cibles.
J'ai été secoué comme un prunier pendant 72 heures,à vomir les repas virtuels,je dis bien virtuels car je n'avais rien envie d'ingérer,tant mon cortex cérébral était ébranlé,et ces nausées permanentes qui te fixent toujours au même endroit,(car on ne prend pas le risque de se déplacer).
Bref ,il faut être maso pour supporter cette ambiance dans ce milieu clos sans cesse ébranlé.Nous sommes fixés à Alicante pendant qq jours.Gros bisous.Alain qui aime ses montagnes.