Opération "collège mort" à Gustave Eiffel pour défendre le poste de directrice adjointe, menacé de suppression

L’incompréhension est de mise au collège Gustave Eiffel de Fraisans, dans le Jura, dont le poste de principale adjointe pourrait être supprimé par le rectorat. Pour s’y opposer, professeurs, personnels administratifs et parents d’élèves se sont rassemblés jeudi 5 janvier lors de l’opération "collège mort".

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"Collégiens en plus, adjoint en moins, cherchez l’erreur". Ces mots ont été peints en rouge sur une toile blanche accrochée au grillage du collège Gustave Eiffel, situé à Fraisans, dans le Jura. Ce jeudi 5 janvier, ils étaient une trentaine de professeurs, personnels administratifs et parents d’élèves à être présents devant l’établissement pour contester la possible suppression du poste de directrice adjointe. 

Baptisée "collège mort", cette journée de mobilisation et de grève a été massivement suivie par les parents d’élèves qui ont décidé de ne pas envoyer leur enfant en cours, comme en témoignent les bus scolaires arrivés vides ce matin. De quoi signifier leur solidarité et leur inquiétude face à la menace qui pèse sur ce poste mis en place depuis plus de 25 ans dans ce collège, dont l'hypothèse de suppression a été annoncée en décembre dernier. 

Un rôle jugé essentiel

Contacté par le journaliste Dominique Malige, le rectorat confirme cette hypothèse mais indique toutefois qu’aucune décision n’est prise pour l’instant. Reste que pour l’équipe éducative et administrative, quasiment au complet à la mobilisation, l’inquiétude est de mise : "Un poste d’adjoint c’est du travail administratif, un accompagnement et une présence auprès des familles, des élèves et des enseignants", décrit Myriam Aubertin, professeure d'histoire-géographie. Des missions de proximité qu’elle juge "absolument fondamentales", d’autant que les effectifs sont en augmentation. 

"On ne comprend absolument pas cette possible décision. Ce n’est pas du luxe d’être deux"

Estelle Ecarnot, professeure de mathématiques

Ils pourraient atteindre 440 élèves à la rentrée 2023, contre environ 420 collégiens actuellement. "On ne comprend absolument pas cette possible décision. Ce n’est pas du luxe d’être deux", défend Estelle Ecarnot, professeure de mathématiques, qui pointe du doigt "une logique comptable" de la part du rectorat. "En dessous d’un certain seuil [450, ndlr], le rectorat considère que l’on peut facilement se passer de ce poste, alors que les tâches restent les mêmes", déplore Fatiha Touama, secrétaire au collège. 

Effet domino

Autant de missions qui devront être de nouveau réparties en cas de suppression du poste : par effet ricochet, ces différentes tâches incomberont à la cheffe d’établissement et au personnel administratif et éducatif, comme le rappelle Fatiha Touama : "On ne pourra pas travailler sereinement, on sera toujours dans l’urgence. Les conditions de travail se dégraderaient." Une situation "impossible" et "inadmissible" comme écrit dans le communiqué du SNES-FSU Besançon.

"Ce poste est vraiment important pour assurer une bonne écoute et un bon enseignement dans l’individualité"

Magali Pallandre, parent d'élèves

Mère d’une fille scolarisée à Gustave Eiffel, Magali Pallandre craint également que l’accueil des élèves pâtisse de cet éventuel remaniement : "L’enfant doit être au centre, c'est pourquoi ce poste est vraiment important pour assurer une bonne écoute et un bon enseignement dans l’individualité", regrette-t-elle. Une des spécificités du collège est en effet que les Enseignements Généraux et Professionnels Adaptés (EGPA) sont intégrés dans les classes, générant une certaine hétérogénéité. 

En avançant ces divers arguments, tous souhaitent rester confiants quant au futur du poste. Si la mobilisation n’est pas reconduite pour le moment, les personnels n’excluent toutefois pas de réitérer l’opération et de demander une audience au rectorat. 

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