Les nageurs se retrouvent le bec dans l’eau. Ces piscines publiques exploitées par le groupe Vert Marine ont annoncé soudainement leur fermeture temporaire ces dernières heures.
Chers Usagers, C’est avec regret que nous nous retrouvons dans l'obligation de fermer temporairement le centre aquatique à compter de ce lundi 5 septembre à cause de la crise énergétique. En espérant vite pouvoir vous retrouver.
L'équipe des Tritons
Sur les pages facebook de la piscine Les Tritons de Champagnole, ou celle du Centre nautique du Val de Morteau, les mêmes messages :
La crise énergétique semble mettre en difficulté les piscines de ce groupe national qui a déjà annoncé d’autres fermetures ces dernières heures à Nîmes, Limoges, Montauban, Versailles, Rivesaltes, Saint-Dizier. Soit une trentaine de piscines sur les 90 établissements, piscines et patinoires du groupe. Les personnels sont placés en chômage partiel.
Le groupe Vert Marine travaille en gestion déléguée et animation d'équipements de sport et loisirs pour le compte des collectivités territoriales, en France mais aussi Luxembourg, selon son compte Twitter.
Environ 10% des 4.000 piscines publiques françaises sont gérées via une délégation de service public et non directement par la collectivité où elle est implantée. Souvent chauffées au gaz, les piscines sont des équipements très énergivores et subissent de plein fouet la hausse des prix.
A Champagnole, les nageurs vont devoir en cette rentrée laisser leurs maillots au placard. La piscine Les Tritons offrait aux habitants du secteur, une belle piscine avec un bassin intérieur et une zone en plein air. Il y a quelques jours, elle annonçait pourtant un fonctionnement normal avec la reprise des horaires de période scolaire. Idem aux Fins dans le Val de Morteau, où les activités devaient reprendre ce 5 septembre.
Des prix d'entrée multipliés par trois !
La facture énergétique de ce délégataire de service public est passée de "15 à 100 millions d'euros", soit "la totalité du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise". La société, qui a des discussions avec les collectivités depuis juin n'a pas pu trouver de solution à ce stade.
"Les hausses du coût de l’énergie que nous subissons tous ne nous permettent plus aujourd’hui de gérer les équipements de manière équilibrée économiquement et pérenne socialement", écrivent dans un communiqué le président de Vert Marine Thierry Chaix et son directeur général Jean-Pascal Gleizes.
"Si cette hausse était impactée sur le prix de l’entrée, ces derniers seraient multipliés par trois, poursuivent-ils. C'est impensable", précisent-ils.
Le groupe en appelle “aux instances locales et gouvernementales afin de prendre les décisions nécessaires et inédites pour revenir à des coûts supportables pour répondre à cette crise urgente."
Pour Clément Pernot, président de la communautés de communes de Champagnole-Nozeroy Jura, la décision de Vert Marine est saine et sage. "On s'y attendait. J'espère que le gouvernement va trouver une solution rapide pour les prix de l'énergie, il faut vite déconnecter le prix de l'électricité du gaz" estime l'élu de droite.
Gaz et électricité, la hausse record
Sur le marché de gros, les prix de l’énergie ont explosé. Ceux de l'électricité pour 2023 ont battu la dernière semaine d’août un record pour la France, atteignant plus de 1.000 euros le mégawatt/heure (MWh), contre environ 85 euros le MWh il y un an.
Les prix du gaz ont aussi explosé en Europe, frôlant ces dernières semaines des records historiques (345 euros le MWh en séance).
Le gouvernement français, qui prépare actuellement le projet de loi de finances pour 2023, a promis que la hausse des prix du gaz et de l'électricité resterait "contenue" après l'expiration du bouclier tarifaire le 31 décembre 2022. Le coût du "bouclier tarifaire" sur les prix de l'énergie se chiffre à 24 milliards d'euros depuis son déploiement à l'automne 2021, a indiqué le ministère de l'Economie et des Finances.