Deux fois par jour, à Granges-sur-Baume, dans les belles reculées jurassiennes, le parc Jurafaune donne un spectacle de rapaces en vol. On peut y admirer toute la beauté, la vélocité et l'ingéniosité de ces oiseaux et même...en caresser certains.
À l'origine, c'est une histoire d'amour entre des hommes, surtout un, René-Jean Monneret, et le faucon pélerin. Depuis sa jeunesse, ce sportif de haut-niveau, enseignant et coach, observe, dénombre et écrit sur ce rapace de nos contrées.
Ainsi le "projet pélerin", de 1972 à 1985, réintroduit en nature de jeunes faucons nés en captivité. La population grandit, l'oépration devient moins utile mais subsistent des couples d'oiseaux. L'idée germe alors de les montrer aux visiteurs pour susciter leur intérêt et peut-être leur envie de protéger ces oiseaux fragiles. Jurafaune naît ainsi en 1991. Ce sera la vitrine pédagogique du Fonds de sauvegarde de la faune et de la flore jurassiennes.
Pendant 20 ans, les oiseaux vivent et le spectacle se tient dans l'enceinte du château d'Arlay. Mais se trouvant un peu à l'étroit, équipe de soigneurs et oiseaux s'installent en 2012 à Granges-sur-Baume, dans le relief des combes jurassiennes si propices à la vie sauvage, sur les hauteurs du prestigieux site de Baume-les-Messieurs.
Le parc Jurafaune fait se reproduire des rapaces du monde entier, les élève et les expose. Certains spécimens sont échangés contre d'autres avec les réserves de toute l'Europe. Les oiseaux sont très adaptables et plutôt résistants, mais leur reproduction n'est pas une chose évidente. Surtout que le parc a joué à plusieurs reprises de malchance : attaque de rapaces locaux, panne d'électricité...
René-Jean Monneret, les fauconniers et fauconnières du parc ont à cœur de faire grandir ces oiseaux pour mieux les faire connaître. En suscitant l'admiration devant leur vol somptueux ou silencieux (pour les nocturnes), leur vue perçante, leur cri strident et même la douceur de leur duvet (on peut caresser un hibou Grand Duc en fin de spectacle), ils espèrent que le public les chérira à son tour.
En entendant les "ah...", "oh...", "wahou..." dans les gradins, chez petits et grands, on se dit que leur pari est plutôt réussi...