Un jeune homme de 15 ans, originaire de l'Isle-sur-le-Doubs, a été retrouvé mort le 11 avril dans son lit, alors qu'il avait inhalé le gaz d'une bouteille de déodorant.
"C'était un jeune en pleine santé. Les parents sont effondrés par ce drame terrible" nous a expliqué ce mardi 27 avril le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, accompagné du colonnel de gendarmerie Sauge-Merle. "Si la médiatisation de cette affaire peut avoir pour effet de sensibiliser les jeunes sur les dangers de cette pratique, c'est une bonne chose. C'était en tout cas le souhait de la famille de la victime" a insisté le procureur juste après avoir présenté les faits aux journalistes réunis au palais de justice de Besançon.
Le 11 avril dernier, au matin, un jeune homme de 15 ans a été retrouvé sans vie, dans son lit, allongé sous sa couette, sur le ventre. Le drame s'est déroulé dans la commune de l'Isle-sur-le-Doubs, près du Pays de Montbéliard. Dans l'une de ses mains se trouvait une bombe de déodorant presque vide. Son smartphone a également été retrouvé près de lui. Scolarisé dans un lycée de Montbéliard, cet adolescent inconnu de la justice est, selon une première autopsie, décédé en raison d'une asphyxie. L'examen de son corps n'a laissé apparaître aucune trace de violence. C'est le gaz qu'il a inhalé qui l'aurait etouffé.
Un premier décès à Nice, en 2014
"Cette pratique semble se développer. Elle est bien différente du défi du déodorant qui entraîne des brûlures cutanées. Là, c’est le fait d’inhaler du gaz provenant d'un déodorant, comme certains jeunes inhalaient autrefois de la colle, pour obtenir un effet euphorisant, hallucinogène, pendant quelques secondes voire minutes" précise Etienne Manteaux.
En 2014, un garçon de 11 ans avait perdu la vie dans le parking souterrain d’un supermarché de Nice après avoir lui aussi sniffé du gaz provenant d'un déodorant.
En principe, les jeunes mettent un torchon entre la bombe de déodorant et leur bouche. Cette fois, aucun tissu n'a été retrouvé près du corps du jeune franc-comtois. Cinq autres bouteilles vides de déodorant ont été découvertes dans la poubelle de sa chambre par les enquêteurs.
"Il me semblait important d’attirer l’attention du grand public et des adolescents sur le danger que peut représenter ce type d’activités" a conclu le procureur de la République de Besançon, qui craint qu'une certaine compétition s'installe sur les réseaux sociaux, puisque certains jeunes partagent des vidéos d'eux en train de sniffer du déodorant. Des investigations sont d'ailleurs en cours pour exploiter le téléphone portable de la jeune victime franc-comtoise.