Les travaux auront duré cinq ans. La commune de Haute-Saône va retrouver le calme dès ce lundi 25 octobre. La nouvelle est globalement bien accueillie par les commerçants.
Ce lundi 25 octobre, les 8 kilomètres de déviation de la Route Nationale 19 sont mis en service autour de Port-Sur-Saône. La DREAL , maître d'ouvrage du projet remet officiellement cet axe à la Direction Interdépartementale des routes de l'Est (DIR-Est), tandis que l'ancienne route qui traversait Port-Sur-Saône est remise au département dans le cadre d'un reclassement.
Quels conséquences pour les Portusien(ne)s ?
Port-Sur-Saône, 3.100 habitants, était jusque là l'un des derniers bourgs importants traversés par la RN19 sur l'axe Langres - Delle (Suisse). Un axe fréquenté chaque jour par près de 13.000 véhicules qui traversaient le centre ville, dont une grosse partie de poids-lourds.
Avec cette déviation c'est donc la fin des convois exceptionnels au centre-bourg qui est annoncée, la disparition des camions et des sirènes des services de secours. Un véritable confort de vie pour les riverains.
Jean-Marie habite depuis près de cinquante ans au bord de la route nationale 19, à proximité du carrefour avec les feux rouges. Chaque jour des centaines de véhicules le frôlent lorsqu'il sort de a maison, séparée de la route par un petit trottoir d'un mètre de large. Un danger permanent, à fortiori lorsqu'il sort sa voiture du garage. Il y a quelques années Jean-Marie avait même fait changer ses vitres et opté pour un double vitrage à haute isolation acoustique. Mais malgré ce dispositif, le bruit a continué à pénétrer dans la maison, et la maison à vibrer au passage des camions.
Avec les freinages et les pots d'échappement, on avait plein de poussières noires sur les fenêtres. Et pour notre santé ce n'était pas bon. On va enfin arrêter de respirer ces cochonneries."
Jean-Marie, habitant de Port-sur-Saône
Côté commerçants, peu d'inquiétude. Les restaurateurs semblant rassurés. Situé en bord de route, l'établissement "la Pomme d'or" pourrait voir cette déviation d'un mauvais oeil, et ce n'est pas le cas. Même si le patron s'attend à une perte minime de l'ordre de 5%, il imagine déjà que celle-ci sera compensée par d'autres clients rassurés par plus de tranquillité.
"Nous sommes situés au feu rouge, là ou passe la circulation, donc forcément on va perdre un peu de clients de passage. Surtout des Allemands, des Italiens ou de Parisiens qui descendent de Langres. Mais avec la déviation, la ville sera plus attractive, nous avons un beau cadre, de belles rives de Saône, dont ça va compenser" explique François Biset, du restaurant "la pomme d'or".
On espère pouvoir récupérer les personnes des villages voisins qui viendront faire leurs courses, voir le médecin ou le pharmacien. des personnes qui ne venaient pas avant car ils trouvaient ça trop dangereux avec la route très fréquentée.
Jean Pepe, maire de Port-sur-Saône
Le discours est sensiblement le même justement à proximité du port. Au restaurant "La marine" les gérants misent aussi sur le tourisme fluvial, les ouvriers des entreprises locales, les habitués et sur les touristes qui font déjà le détour pour profiter d'un lieu au calme. Le maire de la commune, Jean Pepe est lui aussi optimiste. Il souligne qu'une grosse partie du trafic qui traversait la commune ne faisait qu'y passer sans s'y arrêter. Les pertes de fréquentation chez les commerçants devraient donc être minimes.
Et les stations service ?
Là aussi la sérénité règne. La station Elan gérée par le supermarché Colruyt ne change pour l'instant rien à ses habitudes, elle fonctionne avec les clients du supermarché et s'attend donc à ne pas être impactée par l'ouverture de la déviation.
Concernant la seconde station du village fonctionnant avec le garage local, c'est une station affiliée à un grand distributeur pétrolier. Son dirigeant s'attend à voir les chauffeurs routiers titulaires des cartes de fidélité quitter le contournement pour faire le plein. En ce qui concerne les voitures, la clientèle est essentiellement constituée de populations locales à la recherche de carburant de qualité, ça ne devrait donc pas changer, nous a expliqué Monsieur Bobillier.