Le parc ornithologique du Pont de Gau est l'un des sites majeurs en France pour le rassemblement des flamants roses. Un endroit où chaque début d’hiver, les échassiers viennent parader.
Le soleil n’est pas encore levé lorsque notre équipe de l’émission En terre animale arrive sur le site. Car au lever du jour, les oiseaux commencent à s’activer et prennent leur envol pour se déplacer pour aller pêcher.
C’est Frédéric Lamouroux, le directeur du parc, qui nous accueille. Avec son grand sourire et ses yeux qui brillent, nous mesurons très vite la grandeur de sa passion pour les oiseaux. Mais il n’y a pas un instant à perdre, le meilleur moment pour profiter du spectacle des flamants roses c’est maintenant.
Discrètement, notre petite équipe s’installe sur une petite plage de quelques mètres carrés. Les oiseaux sont juste devant nous à une dizaine de mètres. Et c’est incroyable. Leurs attitudes sont à la fois naturelles et sereines. Ils nous ont vus, c’est certain, mais ils sont habitués à voir d'êtres humains. Ils savent qu’ici, ils ne courent aucun danger. Devant nous, un groupe d’une cinquantaine d’échassiers se réveille doucement. Les parades amoureuses débutent.
La parade amoureuse, c'est comme une danse. Plus la chorégraphie est séduisante, et plus éclatantes sont les couleurs, plus les prétendants à l’accouplement seront nombreux.
Frédéric Lamouroux, directeur du parc ornithologique du Pont de Gau
La couleur des flamants roses est une grande interrogation. Souvent l’on pense que leur couleur est liée aux crevettes roses qu’ils consomment. Mais c’est un peu un cliché. En fait, on sait que le flamant fixe le carotène, un colorant naturel qu'on va trouver dans les aliments que mangent le flamant, principalement des micro-crustacés et des crevettes, entre-autres. Mais si ce sont effectivement les flamants roses qui font la notoriété du parc, il y a aussi sur le site des dizaines d’autres espèces d’oiseaux toutes aussi intéressantes.
La Camargue, c'est la zone qui va abriter le plus d'espèces d'oiseaux. C’est la zone humide la plus riche de France avec pratiquement 400 espèces qui vont passer là tout au long de l'année.
Frédéric Lamouroux, directeur du parc ornithologique du Pont de Gau
Là, on est en hiver, et Frédéric nous propose de nous rendre discrètement dans un affut pour observer les espèces qui viennent hiverner. Notamment tout ce qui est petit canard, bécassine et la sarcelle d'hiver, le plus petit canard d'Europe. Frédéric Lamouroux nous explique : " On parle toujours du canard comme un oiseau hyper connu, mais on assimile ça au canard colvert. Or, des espèces de canard en Europe, il y en a plein, et notamment la sarcelle d'hiver et le canard souchet. On est à pratiquement 100 000 canards chaque hiver." Et la sarcelle d’hiver a un point commun avec le flamant rose. Elle mange exactement la même chose, mais elle ne fixe pas le carotène, donc sa couleur ne change pas.
Et comme on revient au flamant rose, l’incontournable, je me demande alors d’où ils viennent et où ils vont après l’accouplement. Frédéric nous explique alors que beaucoup d’oiseaux sont désormais bagués. Un anneau fixé à leur patte donne, lorsque l’on parvient à l’observer à la jumelle, toutes les informations sur l’oiseau. C’est en fait un numéro, référencé dans une base de données et qui renseigne sur l’âge de l’oiseau et les différents endroits où il a été observé par les spécialistes. En règle générale, ce sont des oiseaux qui voyagent dans l’ensemble du bassin méditerranéen.
Images spectaculaires et reportage complet à découvrir dimanche 16 avril à 10h40 sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté dans l’émission En terre animale et en replay sur la plateforme France.tv.