Il ne faut pas les confondre avec les taureaux espagnols utilisés lors des très décriées corridas. Le taureau de race Camargue participe, lui, aux courses camarguaises. Il n’est ni blessé, ni mis à mort et vénéré comme un dieu quand, en quinze minutes il assure le spectacle devant les passionnés.
Ce jour-là, c’est une famille d’éleveurs passionnés de taureaux de race Camargue que nous rencontrons à l’occasion du tournage de notre émission En terre animale. Le décor est féérique, la mer à deux pas. Nous sommes sur la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, et nous entrons sur le territoire de la manade Raynaud.
De chaque côté du chemin qui mène à la manade, d’imposants taureaux aux cornes protubérantes scrutent le passage de notre voiture. Frédéric nous accueille chaleureusement ; un solide gaillard à l’accent qui chante… ou pas. Lui nous dit que c’est nous qui avons un accent, et il a raison, l’accent Franc-Comtois est parfois bien marqué, et cette discussion nous a dès le départ, bien fait rire.
Plus sérieusement, la discussion s’installe dans la remorque à bord de laquelle toute l’équipe embarque. Direction l’un des parcs des taureaux. Et pas n’importe quel parc. Le tracteur nous emmène dans le pré de Ratis.
C’est la fierté de toute la famille. Ce taureau est d’ailleurs lui aussi considéré, à part entière, comme un membre de la famille. Ratis a remporté le biou d’or en 2013, la plus haute-distinction pour un taureau engagé dans les courses camarguaises. Le biou d’or est décerné en fonction des acclamations du public au terme de la course. C’est d’ailleurs le public qui demande au jury que le biou d’or soit décerné au taureau, parce qu’il a été joueur et combatif avec les raseteurs, ces hommes tout de blanc vêtus qui doivent attraper au cœur de l’arène les cocardes fixées entre les cornes du taureau.
Notre taureau Ratis a toujours été très joueur est combatif. Avec une grande intelligence. Il est à la fois gentil et très malin lors des courses. Il est comme notre enfant, une fierté et il est considéré comme un dieu par le public.
Frédéric Raynaud, propriétaire de Ratis
Même s’il bénéficie d’une attention toute particulière, Ratis vit au pré avec ses congénères. Les contacts avec l’homme sont limités, car l’animal doit garder son instinct d’animal sauvage. Retranchés sur notre plateforme derrière le tracteur, nous observons Ratis à une cinquantaine de mètres de nous. Il nous observe sans interruption et gratte la terre. Le temps d’une photo souvenir, nous descendons de la plateforme, mais le stress est intense, le retour sur la remorque est énergique.
De retour à la manade, nous retrouvons les deux filles de Frédéric, Aude et Aurélie. Chacune sur un tracteur, elles sont affairées à nourrir les vaches. Ces bêtes sont moins imposantes que les taureaux, mais leur énergie et leurs cornes dissuaderaient le plus courageux des promeneurs.
Au volant du tracteur qui déplace les bottes de foin vers les mangeoires, Aurélie et sur ses genoux, sa fille Florine âgée d’à peine six mois. Elle nous explique sa vision des animaux : "Dès le plus jeune âge, on sensibilise nos enfants à la vie en plein air et au contact des animaux. Parce que c'est notre histoire de famille. On est la sixième génération et c'est vrai que c'est important pour nous de faire perdurer l'élevage de Taureau Camargue, qui est quand même une race en voie de disparition."
Comme son père et sa sœur, Aurélie confirme qu’elle considère les taureaux comme des membres de la famille. Les vacances sont rares lorsque l’on possède autant d’animaux, alors les membres de la famille s’organisent pour ne jamais partir en même temps : "Quand on part quelques jours, on est impatient de revenir voir les bêtes et on appelle notre père ou notre sœur au téléphone pour savoir comment ils vont."
Reportage complet à découvrir ce dimanche 15 septembre dans l’émission " En terre animale" à 11h55 sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté avec Franck Menestret et Muffin sa chienne, équipée d’une caméra embarquée.
Disponible en avant-première sur France.tv.