Lanceurs de balles de défense : un armement interdit dans de nombreux pays européens

Le Conseil d'Etat vient de valider l'utilisation de lanceurs de balles de défense lors des manifestations. Il avait été saisi par des organisations syndicales et des membres du mouvement des "gilets jaunes". Qu'en est-il dans les autres pays européens ?

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L'usage de lanceurs de balle de défense (LBD) et de projectiles en caoutchouc par les forces de sécurité, objet de vives controverses en France, est loin d'être la règle en Europe. De nombreux pays n'y ont pas recours.


Interdits dans les pays nordiques

Sans surprise les pays scandinaves ont décidé de se passer de cet armement présenté comme non-létal. L'Irlande ou l'Autriche ont également fait ce choix tout comme le Kosovo, pays habitué aux manifestations violentes.
Les balles de caoutchouc y sont officiellement interdites depuis 2007, et la mort de deux manifestants de Vetevendosje, le parti d'opposition de la gauche nationaliste qui prône l'action de rue.

Ailleurs dans les Balkans, la police serbe peut théoriquement utiliser ces armes en cas de manifestations ultraviolentes. Mais dans les faits, elles ne sont plus utilisées depuis plus d'une décennie.
En Croatie, la loi permet également d'y recourir. Mais selon une porte-parole de la police, elles n'en ont jamais fait usage depuis l'indépendance.
 

Interdits presque partout en Allemagne

En Allemagne, les lanceurs de balle de défense ne sont pas autorisés dans une grande majorité des Länder. Seul un sur 16 l'utilise dans le cadre d'opérations de maintien de l'ordre, selon un document du Bundestag cité par le chercheur spécialiste des questions de police, Sebastian Roché.

Au Royaume-Uni : le souvenir nord-irlandais

Depuis le conflit nord-irlandais, l'usage par les forces de l'ordre de projectiles en caoutchouc est marqué au fer rouge au Royaume-Uni. Les balles alors utilisées, d'un calibre différent de celles actuellement admises dans d'autres pays européens, ont été accusées d'avoir causé la mort de plusieurs personnes avant d'être remplacées par un armement plus sûr.

Après les émeutes de 2011 dans plusieurs grandes villes britanniques, la police avait obtenu le droit d'utiliser des balles en caoutchouc et des véhicules blindés en cas de débordements. Mais leur usage comme celui du gaz lacrymogène, reste rarissime au Royaume-Uni, et est en tout cas interdit en maintien de l'ordre, selon le Home Office.

 En Belgique, la police fédérale n'est pas équipée d'armes équivalentes aux lanceurs de balle de défense. "Il n'est pas prévu de s'équiper en ce sens", a déclaré un porte-parole. Cependant certaines polices locales en disposent, par exemple à Mons, où le lanceur belge FN303 est en dotation. Le cadre d'utilisation est restreint: intervention en prison ou neutralisation rapide d'une personne dangereuse sur la voie publique.

Des controverses au Portugal et en Espagne


Au Portugal, les forces de l'ordre ont recours aux lanceurs de balle de défense. Récemment, la police s'en est servi pour riposter à des jets de pierres en marge d'une manifestation contre les violences policières et le racisme. Un jeune homme de 18 ans a témoigné avoir été blessé au front par un de ces projectiles.

En Espagne, les unités antiémeutes des forces de l'ordre sont autorisées à se servir des projectiles en caoutchouc mais leur utilisation fait l'objet de polémiques. Ainsi le cas de Roger Español, qui a perdu un oeil lors d'altercations avec la police, à l'occasion du référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre 2017 en Catalogne.

Les polices régionales en Catalogne et au pays Basque ont renoncé à l'utilisation de balles en caoutchouc après deux incidents en 2012: la perte d'un oeil par une manifestante à Barcelone et la mort d'un supporter de l'Athletic Bilbao. En novembre 2018, un agent de la police basque a été condamné par un tribunal de Bilbao pour avoir ordonné la charge lors de laquelle le supporter avait été mortellement blessé, jugée "inadéquate" et "pas justifiée".

Selon l'association "Stop Bales de Goma" qui milite pour leur interdiction, les balles en caoutchouc ont entraîné au moins neuf morts depuis 1976.

    
    
    
    
    
 
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