L'entreprise NFM Technologies du Creusot est à l'honneur, ce jeudi 14 janvier 2016. Après 10 mois de chantier, elle vient de terminer la construction du tunnelier qui servira à creuser la montagne pour la future ligne ferroviaire entre Lyon et Turin.
Un énorme tunnelier baptisé Federica, présenté jeudi au Creusot (Saône-et-Loire) où il a été fabriqué, creusera à partir de l'été la galerie de reconnaissance, côté français, du futur tunnel transfrontalier de la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin. OEuvre de la société NFM Technologies, dont le siège est à Lyon et qui a son usine au Creusot, ce mastodonte d'acier, formant un cylindre de près de 12 mètres de diamètre sur 135 mètres de long, devrait débuter "courant juillet" les travaux d'excavation d'une galerie de 9 km depuis Saint-Martin-de-Porte (Savoie).
TELT, le maître d'ouvrage, va pouvoir disposer du tunnelier fabriqué au Creusot pour commencer le creusement des 9 premiers kilomètres du tunnel dès cet été. L'impressionnante machine lourde de 2400 tonnes, dispose d'une tête de coupe de 12 mètres de diamètre. Une centaine de personnes étaient présentes ce jeudi 14 janvier 2016, pour la réception de ce tunnelier.
Un projet européen et transfrontalier qui fait la fierté de son directeur général, Mario Virano :
Un tunnel pour diminuer le trafic routier
Creusée dans l'axe et au diamètre du futur tunnel transfrontalier, la galerie constituera "les premiers 9 km du tube sud du tunnel de base", a précisé Mario Virano, directeur général de TELT (Tunnel Euralpin Lyon Turin), société responsable de la réalisation de l'ouvrage, en soulignant les économies ainsi réalisées. "Cette galerie va être creusée dans la pire partie du massif alpin, où les rochers sont très élastiques, pour permettre de bien comprendre les spécificités de la roche et éviter les surprises géologiques", a-t-il ajouté. Pour le président de TELT, Hubert du Mesnil, la réception de ce tunnelier est
une "étape symbolique franchie" dans ce projet où "la France et l'Italie ont uni leurs forces".
Le tunnel ferroviaire Lyon-Turin, de 57 km de long, a pour ambition de "diminuer le trafic routier" avec l'objectif de "transférer par an plus d'un million de camions de la route vers le rail, contre environ 30.000 par an actuellement", a ajouté M. du Mesnil. Contesté par des opposants des deux côtés de la frontière, le projet de tunnel transalpin voit son "intérêt" compris "jour après jour", a assuré M. Virano. Le chantier, mené par un consortium de six entreprises - trois françaises et trois italiennes - mobilisera jusqu'à 450 personnes. Le coût de la section transfrontalière du Lyon-Turin (comprenant le tunnel) est de 8,6 milliards d'euros, financés à 40% par l'Europe, 35% par l'Italie et 25% par la France.
La réalisation de cette galerie de reconnaissance devrait prendre cinq à huit ans. Côté italien, la galerie d'accès de La Maddalena à Chiomonte, qui devrait atteindre 7,5 km, est en cours de réalisation. Le début des travaux du tunnel principal sont envisagés à l'horizon 2017, pour une mise en service prévue en 2028-2029.