Déjà déployée depuis 2013 en Côte d'Or et en Saône-et-Loire, la "garantie jeunes" doit être étendue à 19 nouveaux départements en 2016 dont l'Yonne et la Nièvre. Ce dispositif doit permettre d’aider les jeunes précaires à trouver un emploi.
De quoi s'agit-il ?
La Garantie jeunes s’adresse à des jeunes de 16 à 25 ans, en situation de précarité qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en cycle d'études et dont les ressources ne dépassent pas le plafond du Revenu de solidarité active (RSA). Pour favoriser leur insertion dans l’emploi, ils sont accompagnés de manière intensive et collective, bénéficient de mises en situation professionnelle. Cet accompagnement est assorti d’une aide financière pour faciliter leurs démarches d’accès à l’emploi.
Ce dispositif expérimental de la garantie jeunes offre, pour une durée d'un an, un accompagnement renforcé sur plusieurs mois assuré par la mission locale dont il dépend mais également des périodes d'immersion en entreprise et une allocation mensuelle de 461,26 euros pour faciliter ses démarches d'accès à l'emploi.
Quels départements sont concernés par le dispositif ?
Cette expérimentation a été lancée sur 10 départements en 2013 et a été étendue à 62 nouveaux départements en 2015 dont la Côte-d'Or et la Saône-et-Loire. En 2 ans, selon le gouvernement, près de 46 000 jeunes en ont bénéficié.
En 2016, 19 départements supplémentaires rejoignent le dispositif dont l'Yonne et la Nièvre. D’ici à la fin 2016, 91 départements dans 358 missions locales au total seront opérationnels, soit 80 % du réseau.
Le projet de loi travail entérine la généralisation du dispositif
Le projet de loi travail, présenté le 14 mars 2016, prévoit d'inscrire dans la loi la généralisation de la Garantie jeunes en 2017. La garantie jeunes devrait coûter 420 millions d'euros en 2016 et le double en 2017 avec son extension prévue à 100.000 jeunes supplémentaires, a indiqué mardi 15 mars Manuel Valls.
D'ici à la fin 2016, le gouvernement estime que "100.000" jeunes en auront bénéficié, a dit le Premier ministre mardi dernier sur BFMTV/RMC, pour un coût "autour de 418 millions d'euros".
"Nous espérons en 2017, parce que ça sera une montée en puissance, doubler le nombre de jeunes", a-t-il dit, défendant "un changement majeur" et même une "révolution pour les jeunes.
Quelque 500.000 jeunes éligibles à l'extension de la mesure
Sur les 900.000 jeunes de moins de 26 ans considérés comme "en précarité", quelque 500.000 sont éligibles "en théorie" à l'extension de la garantie jeunes.
Ce qui représenterait un coût de plus de 1,6 milliard en rythme annuel, mais le gouvernement mise sur un "taux de recours" moindre, autour de 200.000 personnes.
Mais, pour les contestataires du projet de loi travail, comme l'Unef, "l'universalité" de cette mesure "reste un mot creux" car la mettre réellement en oeuvre pour les 900.000 jeunes concernés coûterait de 4 à 5 milliards d'euros, qui ne sont pas budgétés, selon William Martinet, président de l'Unef.
Il y a près d'un an, le Conseil économique, social et environnemental avait jugé qu'elle augmentait les chances de trouver un emploi ou une formation, tout en notant que la moitié des jeunes concernés étaient en CDD et peu en formation certifiante.
Alors que 1,6 à 1,9 million de jeunes de 15 à 29 ans n'ont ni emploi ni formation, le Cese avait préconisé "une montée en charge" pour que ce dispositif "devienne un droit" pour tous les jeunes concernés.