Xavier Thévenard, triple vainqueur de l’ultra-trail du Mont-Blanc, se bat depuis un peu plus d’un an contre la maladie de Lyme. Lors de sa dernière course à l'UTMB de cet été, il a été contraint d'abandonner. Nous l'avons rencontré chez lui près de Jougne.
Une très grande fatigue, un corps qui ne répond plus … Depuis un an, Xavier Thévenard se bat contre la maladie de Lyme. Le sportif de l'extrême a a été piqué quatre fois en 2020 par des tiques sans pour autant développer un érythème migrant. Mais quelques mois plus tard, il ressent une étrange fatigue et fait un test : il est positif à la maladie de lyme. Cette infection l'empêche de courir de longues distances et cet été, il n'a pas pu finir l'UTMB 2021. Il a du abandonner la course au bout de 50 km.
"J'ai comme un arrêt total de la machine, plus de force plus de connection neuromusculaire, plus de force, et c'assez perturbant quand on a l'habitude de courir 4 à 5 heures. Derrière, s'en suit une grande période de fatigue. C'est comme on/off, comme si on allumait ou éteignait la lumière" explique le champion.
Malgrè un premier traitement qui lui avait permis de retrouver une "bonne forme", le sportif fait une récidive cet été. Avec le soutien de l'association France Lyme, il s'adresse à un médecin spécialisé à Bourg en Bresse qui lui propose un traitement à base d'antibiotiques. Xavier Thévenard est confiant et combatif. "Dans mon cas; il y a de bonne chance et guérison, j'ai une très bonne connaissance de mon corps, une bonne hygiène de vie, j'ai décelé cela assez tôt et j'ai une bonne immunité".
L'objectif de Xavier Thévenard est clair : guérir et repartir. Il espère bien s'inscrire à l'UTMB en 2022. Il a gagné par trois fois cette course d'ultra-trail longue distance en 2013, 2015 et 2018.
Combien sont-ils à être atteints par la maladie de Lyme ?
la maladie de Lyme, également appelée "borréliose de Lyme"est une maladie infectieuse due à une bactérie appelée Borrelia burgdorferi.Cette dernière est transmise par l'intermédiaire d'une piqûre de tique infectée. Cette zoonose peut toucher plusieurs organes et systèmes, la peau mais aussi les articulations et le système nerveux. Certains malades ont du mal à marcher, comme cette jeune malade du Haut-Doubs Jeanne Salvi qui témoignait de son parcours de soin qui l'a mené jusqu'en Allemagne.
Selon les données de Santé Publique France, entre 2009 et 2019, 25.000 à 68.530 cas de borréliose de Lyme ont été diagnostiqués chaque année.
Une augmentation significative a été notée entre les années 2015 et 2016 puis entre les années 2017 à 2018 avec un maximum de 104 cas pour 100 000 habitants.
En 2019, l'incidence avait diminué avec 76 cas pour 100 000 habitants, soit 50.133 Français malades.
Quelques conseils pour se protéger des tiques
La Bourgogne-Franche-Comté avec ses forêts est une terre à risque. Surtout du printemps à l'automne, il est conseillé de se couvrir les jambes et les bras, et d'inspecter sa peau après une sortie à l'extérieur.
- Se couvrir : porter de préference des vêtement de couleur claire à manches longues, des chaussettes hautes, un pantalon à glisser dans les chaussettes, des baskets et un chapeau
- Utiliser des répulsifs : Le répulsif doit être adapté à votre peau. On peut l’appliquer sur les vêtements en respectant les indications de la notic du produit
- Eviter les herbes hautes et les feuilles mortes : ne pas s'asseoir ou s’allonger directement sur le sol, on évite les arbustes, on reste au centre des chemins de randonnée
- S’examiner : Vérifier que les tiques ne sont pas présentes dans vos vêtements, corps ou cheveux, sous les genoux, chevilles, bras, aisselles…
- Retirer la tique avec un tire tique sans l’écraser, désinfecter ensuite et noter la date de la piqûre sur votre carnet de santé
- Surveiller la zone : si une rougeur apparaît, autour de la zone piquée, consulter votre médecin qui vous prescrira un traitement adapté