Les clubs de L1 sont au pied du mur: ils doivent s'accorder sur une nouvelle répartition des droits TV, sur leurs futurs représentants au conseil d'administration de leur Ligue (LFP) et sur un président, pour éviter un nouveau couac de leur assemblée générale élective vendredi matin.
Tout était censé être réglé le 5 octobre, mais leurs divisions avaient éclaté au grand jour et les élections avaient été reportées faute de quorum. Une image
peu flatteuse... La tâche est d'importance, d'autant qu'ils ne sont a priori pas d'accord sur grand chose. D'un côté, il y a onze "gros" clubs (Paris SG, Monaco, Lyon, Marseille etc) qui veulent disposer des moyens financiers pour bien figurer sur la scène européenne.
Et de l'autre, neuf "petits" : Bastia, Caen, Dijon (dont le président Olivier Delcourt espère encore intégrer le conseil d'administration de la LFP), Guingamp, Lorient, Metz, Montpellier, Nancy et Rennes, qui réclament une répartition plus égalitaire de la manne télévisuelle. "Le noeud de tout le reste, ce sont les droits TV", estime auprès de l'AFP le porte-parole des sans-grade, le président de Guingamp Bertrand Desplat. "A partir du moment où nous sommes capables de matérialiser un accord, un New Deal, de le formaliser, alors les autres sujets deviendront accessoires."
"On devrait aboutir à un accord"
"Gros" et "petits" se rejoignent au moins sur ce point : "si tout le monde fait le pas suffisant, on devrait aboutir à un accord", estime Bertrand Desplat. "On
a réduit considérablement la clé" de répartition des droits TV, l'écart entre les sommes perçues par le premier de L1 et le dernier, avait indiqué précédemment le président du syndicat des puissants, Première Ligue, Bernard Caïazzo. "On est tous d'accords sur une période de transition 2017-2020, mais là où il reste pas mal de travail, c'est sur la période postérieure à 2020", nuance Bertrand Desplat. "On souhaite qu'il y ait une poursuite de la décroissance de ce fameux ratio, et c'est de ce sujet qu'on doit encore parler avec nos collègues".
Les patrons de clubs ont multiplié les conciliabules depuis le 5 octobre. Et pour le président de la LFP alors ? Sur ce point, le nom de l'ancien président
de Marseille Jean-Michel Roussier a les faveurs de Bertrand Desplat et de plusieurs de ses homologues pour remplacer Frédéric Thiriez, démissionnaire en avril. Mais tous les sujets de tensions ne seront pas réglés pour autant, puisque reste en suspens la question des nouveaux statuts de la LFP, qui ont conféré au directeur général exécutif (Didier Quillot) l'essentiel des pouvoirs décisionnels, cantonnant le président dans un rôle honorifique.
Rogner les pouvoirs de Quillot ?
C'est ce qui a notamment dissuadé Jean-Pierre Denis, président du Crédit mutuel Arkéa, de devenir le N.1 de l'instance. Sa candidature faisait pourtant l'unanimité, mais il a jeté l'éponge ensuite, n'ayant "pas forcément envie de s'investir sur un poste qui soit uniquement de représentation", selon une source proche du dossier. "Une réforme des statuts est indispensable parce que les statuts de la Ligue ont été bâtis pour une mauvaise raison", estime ainsi Bertrand Desplat. "En limitant au-delà du raisonnable le pouvoir du président, elles ne poursuivaient que le but de pousser vers la sortie le président de l'époque", Frédéric Thiriez.
Ce dernier a d'ailleurs proposé ses services pour participer à une sortie de crise, mais c'est peu dire que l'offre n'a pas suscité d'enthousiasme. "Il est parti en avril et il n'a pas été retenu par beaucoup", a par exemple taclé auprès de l'AFP son meilleur ennemi, le président de la FFF Noël Le Graët. Ce dernier plaide néanmoins pour qu'"on essaie, au moins", les nouveaux statuts qui "doivent s'appliquer à partir de vendredi". "Si ça ne fonctionne pas, il faudra
les revoir", a néanmoins estimé NLG. Mais une nouvelle réforme des statuts impliquerait de rogner les prérogatives de Didier Quillot, qui ne s'en réjouirait sûrement pas.