Livraison, drive, effectifs réduits : le covid-19 oblige les chocolatiers à s'adapter pour les fêtes de Pâques

Chaque année, la période de Pâques représente entre 20% et 25% du chiffre d'affaire des chocolatiers. En ces moments de confinement si particuliers, ces derniers doivent s'adapter pour continuer de satisfaire les demandes.

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« Je peux vous rappeler un peu plus tard ? Je dois encore faire deux ou trois livraisons... ». À quelques jours de Pâques, le chocolatier dijonnais, Jonathan Pautet enchaîne les livraisons. Depuis plusieurs semaines, il en effectue une cinquantaine chaque jour pour satisfaire les commandes de ses clients. « Lundi, on a eu 400 demandes. On a forcément dû refuser et c’est très frustant. » précise-t-il. Impossible donc pour ce chocolatier de contenter toutes les commandes, lui qui a été contraint de fermer sa boutique du centre-ville de Dijon, priorisant la sécurité de ses employés et de ses clients. Depuis que les mesures de confinement sont appliquées, il a dû placer ses cinq employés en chômage partiel et travaille seul avec Sara, sa compagne.

Des systèmes de livraison mis en place


Madame prépare toutes les commandes au labo, tandis que monsieur s’occupe des livraisons. "Le jour où le confinement a été annoncé, on avait fini toute notre garniture mais les sujets n’étaient pas préparées. On a pu préparer que les petites compositions donc c’est tout ce que l’on peut proposer aux clients ".
 

Un choix de produits forcément moindre, mais qui n’empêche pas les clients de passer commande. Aux habitués se sont ajoutés de nouvelles têtes et le chocolatier a ainsi silloné quelques coins de Côte-d'Or pour honorer ses livraisons jusque dans des EHPAD. « Ça va être compliqué de livrer tout le monde cette semaine donc on va poursuivre la semaine prochaine et les gens le comprennent vraiment. Ils jouent vraiment le jeu».
 

Service minimum dans les boutiques ouvertes


Même son de cloche chez Sébastien Hénon, également chocolatier à Dijon : « Je suis très reconnaissant envers nos clients car il y a une réelle volonté de nous soutenir ».

À la différence de son homologue, ce dernier a choisi de garder ses boutiques ouvertes, dans un dispositif réduit. Un seul employé par boutique, ces dernières faisant uniquement office de point relai. Il poursuit : "Très rapidement, on a mis en place des partenariats avec des entreprises pour faire des points relais sous la forme de drive. On fait également cela dans nos boutiques, on a emmenagé nos horaires et ça fonctionne bien. " Pour preuve, le panier moyen par client est en hausse comparé aux années précédentes. Passé un gros pic de vente en début de semaine, la situation s’est progressivement tassée et devrait se stabiliser dans les jours à venir.


Meilleur ouvrier de France, Fabrice Gillotte propose quant à lui de passer les commandes via son site internet directement ou encore par téléphone. Après avoir livré partout en France, le chocolatier a été contraint de suspendre ses livraisons dans plusieurs régions les plus éloignées. Les boutiques de Norges et Beaune restent ouvertes pour récupérer les commandes tout comme l'atelier de fabrication.
 

20% de perte sur le chiffre d'affaire annuel


Si les ventes se poursuivent, impossible de comparer cette année si spéciale avec des situations normales. Pour Jonathan Pautet, cette situation exceptionnelle va entrainer une chute de son chiffre d’affaire annuel de près de 20 %. "On fera le bilan à la fin de la semaine", concède quant à lui Grégory Féret, chocolatier à Auxerre.  D’autant plus qu’après la période de Pâques vient l’été, une saison calme par habitude pour les chocolatiers. Si ces pertes questionnent autant qu'elles inquiètent, ces derniers se veulent rassurant. Jonathan Pautet conclut : « Il nous tarde que ce confinement soit levé, j’ai vraiment envie de remonter la boîte et de voir les gars revenir au boulot ».
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