Il y a trois ans, Anne-Emilie Sordel a quitté son emploi en Suisse dans l’industrie pharmaceutique pour devenir apicultrice aux Combes, dans le Doubs. Une activité à travers laquelle elle a pu retrouver du sens.
C'est au milieu des ruches, sur les pentes du massif jurassien, qu’Anne-Emilie Sordel a retrouvé la sérénité. Il y a 3 ans, elle a décidé de changer de vie. Elle fait le choix de se lancer dans l’apiculture et de quitter l’industrie pharmaceutique suisse. Elle prend alors ses quartiers aux Combes, dans le Doubs. "Il était temps que je change d’air", avoue-t-elle.
De l’emploi stable en Suisse…
Ingénieure agronome de formation, elle termine ses études en 2002, mais ne parvient pas à trouver un travail en France. "Alors je suis partie à Neuchâtel. D’abord en qualité opérationnelle puis en fiabilité équipements, le tout dans une entreprise qui fabrique un médicament injectable", raconte Anne-Emilie Sordel.
C’était de belles années, mais j’ai peu à peu perdu le goût de ce travail. Je passais beaucoup de temps sur un ordinateur assise sans bouger.
Après treize années dans la même entreprise, lassée et au bord du burn-out, elle souhaite revenir à sa première envie : l’agriculture et l’alimentation. En 2018, sa décision est prise. Elle quitte son travail et commence une formation à distance et un stage pour devenir apicultrice.
… À la création d’une entreprise dans le Doubs
Trois ans plus tard, à 39 ans, elle a créé sa propre entreprise nommée "La miellerie de Combes" et s’occupe désormais de 160 ruches, réparties sur différents terrains. Certifiée bio depuis quelques semaines, une partie de son activité est dédiée à la production de gelée royale.
C’est une activité minutieuse qui demande un calendrier régulier et qui permet d’avoir une activité apicole plus sédentaire. Je préférais rester sur une production locale et proposer un super produit nutritionnel.
La moitié de son installation est financée sur fonds propres. Le reste est issu de subventions qui ont permis la création d'un point de vente, l'achat de matériel et d'un véhicule adapté. Elle est également soutenue par Pôle Emploi. Difficile de se lancer sans ces aides. "Sans ça, je n’aurais pas franchi le pas de la même échelle, je l’aurais fait plus progressivement en gardant mon ancienne profession", explique l’apicultrice.
Ainsi, le changement fut radical. Mais Anne-Emilie Sordel, ne semble absolument pas regretter son choix : "Je participe à l’autonomie alimentaire du secteur, à maintenir une biodiversité et la multiplication des végétaux. Je me sens épanouie et utile".