Tout le monde connaît le célèbre festival des Eurockéennes. Dix ans avant sa création, les groupes et les amateurs de musiques actuelles avaient pour seule référence le festival de Clermoulin qui était proposé à Roche-les-Clerval au bord du Doubs.
Des dizaines d'artistes rock, reggae, jazz ou artistes de rue se sont produits durant six ans à Clermoulin. Une époque marquante pour beaucoup.
Le centre de loisirs du C.E Peugeot Sochaux
Le festival est né sur le site du centre de loisirs du comité d'entreprise de Peugeot -Sochaux. Le directeur de l'époque, arrivé de Paris, Paul-Aimé Baudier accueille le chanteur Binoche en répétition avec ses compagnons de route. Le groupe deviendra Binoche & ko et participera à la première édition en 1979 car l'idée a fait son chemin.
Musiciens et public répondent présents. L'initiative correspond à une demande. L'ambiance est bon enfant, un peu bohème, militante aussi. Musicalement, c'est très éclectique. Rock, pop, reggae, chanson, jazz. Progressivement les artistes de rue viendront nourrir cet état d'esprit. On y verra le théâtre group de Lons-le-Saunier mais aussi la fanfare Léa traction dont le cœur deviendra bientôt le Cirque Plume.
Troisième rive et Maurice Boguet
Le chanteur Mégot, alias Maurice Boguet détient le record de participation au festival de Clermoulin. Deux avec son groupe Troisième rive puis deux sous son nom. A l'époque Troisième rive a le vent en poupe. Diffusées sur France Inter, ses chansons ont la fibre poétique avec des textes forts signés par le poète Alex Abouladzé mis en musique et chantés par Maurice Boguet dont « Banlieues »
Jouer à Clermoulin
Etre programmé à Clermoulin est très vite devenu un objectif et une référence pour les artistes. Seul festival de la région avec celui de Cessay, le public s'est déplacé de plus en plus massivement pour atteindre 3000 voire 5000 spectateurs en 1983 lors du passage D'Hubert-Felix Thiéfaine en pleine ascension avec son album « Soleil cherche futur ». Des entrées difficiles à contrôler, une professionnalisation plus dure à gérer, le festival atteint ses limites en 1984 avec de nombreuses interrogations sur son évolution et le choix du site. Finalement, un changement de majorité au C.E signera la fin de la belle aventure qui ne sera pas renouvelée mais qui restera gravée dans toutes les mémoires.