Menaces "AZF" contre le réseau SNCF en 2003-2004 : deux personnes mises en examen

Les deux suspects arrêtés mardi ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroristes". Ils ont travaillé dans la même entreprise de l'Yonne et sont soupçonnés d'avoir fait partie du groupe "AZF" qui disait avoir posé une série de bombes sur des voies ferrées en 2003 et 2004.

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Un septuagénaire et une cinquantenaire arrêtés mardi ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroristes", ainsi que pour "infraction à la législation sur les explosifs" et "menace de destruction par un moyen dangereux" à chaque fois en relation avec une entreprise terroriste.

Ils sont soupçonnés d'avoir proféré des menaces en 2003-2004 contre le réseau ferré français au nom d'un groupe "AZF". L'homme est placé sous mandat de dépôt, la femme est sous contrôle judiciaire. 

Selon une source proche de l'enquête, ils ont tous les deux reconnu les faits au cours de leur garde à vue. Un autre homme également arrêté mardi a lui été relâché jeudi sans faire l'objet de poursuites.

Depuis quatorze ans, cette affaire était tombée aux oubliettes. Elle a connu une avancée inattendue cette semaine avec trois arrestations dans l'Yonne, le Loiret et en Seine-et-Marne menées par la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire.
 


Selon une source proche du dossier, ce sont des "signalements remontant à quelques mois" qui ont permis de faire rebondir l'enquête. Les personnes interpellées s'étaient connues en travaillant dans la même entreprise, dans l'Yonne. Il s'agit de l'entreprise BioFontaine, installée à Champcevrais, qui a déposé le bilan en 2003.

Un lien a pu être établi entre l'ADN d'un des suspects et celui retrouvé sur le carton contenant la bombe artisanale découverte il y a 14 ans.
 

"Série de bombes" sur les voies ferrées

Le groupe "AZF" s'était fait connaître lorsqu'il avait affirmé avoir posé une "série de bombes" sur des voies ferrées et menacé de les faire exploser, s'il n'obtenait pas une forte rançon, de 4 millions de dollars et 1 million d'euros.

Sur ses indications, les autorités avaient retrouvé en février 2004 un engin explosif. Une vaste inspection des voies ferrées françaises avait alors été ordonnée, sans que soit détectée la moindre anomalie.

L'affaire avait également été marquée par la rocambolesque correspondance, via la rubrique "Messages personnels" du quotidien Libération, entre "Mon gros loup" (AZF) et "Suzy" (police) afin d'organiser la remise d'une rançon.

Le 1er mars 2004, une femme avait indiqué par téléphone un emplacement aux environs de l'aéroport de Montargis (Loiret) où celle-ci devait être larguée par hélicoptère mais la transaction avait échoué.

Après l'échec de cette remise et la découverte d'une autre bombe sur la ligne Paris-Troyes-Bâle qui, selon le ministère de l'Intérieur, ne correspondait pas aux engins du groupe AZF, celui-ci avait annoncé le 25 mars 2004 la suspension de ses actions.
 
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