Une jument est morte dimanche 30 août dans un pré sur la commune de Buffard dans le Doubs. Alors que les actes de mutilation se multiplient sur des chevaux, tous les signalements sont pris au sérieux, indique la gendarmerie qui mène l’enquête.
Est-ce un nouvel acte de cruauté envers un cheval ? Ou un malheureux concours de circonstances ? Viane, une jument de 11 ans est morte ce weekend sous les yeux de sa propriétaire. Laura Demestre en a encore les larmes aux yeux. La voix brisée. Elle ne se remet pas de la perte de sa jument. Selon elle, l’animal a succombé après avoir ingurgité des kilos de maïs. Une surdose qui peut s’avérer mortelle pour un cheval.
“C’est horrible de perdre ce cheval dans ces circonstances, elle est morte dans nos bras”
Dimanche 30 août vers 20 heures, Laura Demestre passe voir ses chevaux comme elle le fait plusieurs fois par jour. “Viane est arrivée vers nous au trot, très agitée, la tête basse. Elle s’est effondrée. On a supposé une colique foudroyante, nous avons tout fait pour la faire marcher pour qu’elle ne se couche pas..., la jument a agonisé devant nous, mise sous morphine par le vétérinaire” raconte Laura.
La jeune femme a déposé plainte à la gendarmerie de Saint-Vit. Elle se demande comment sa jument a pu ingurgiter autant de maïs. “Notre sac de 30 kilos de grain était bien caché sous une remorque, pas visible de la route, on donnait tous les jours une petite quantité, à la fois” explique Laura Demestre.
La jeune femme ne comprend pas qu’en fin de journée, le seau de grains ait été retrouvé au milieu du champ. Il restait encore au sol une quantité de grains importante que notre autre cheval, un ongre n’a pas fini, alors qu’il est plutôt du genre gourmand, selon sa propriétaire.
Qui aurait versé une telle quantité de grain dans le pré ? La jeune femme retourne la question sans arrêt. Elle est persuadée d’un acte intentionnel commis en pleine nuit. “Il n’y a pas eu de mutilation, mais en faisant ça, les gens savaient que la jument allait mourir. Cela, on ne me l'enlèvera pas de la tête” lance la jeune femme qui a déposé plainte à la gendarmerie. “Je ne comprends pas que ma jument ait tout ingurgité, c’est une jument qui était très vite rassasiée” ajoute la propriétaire qui a relayé la perte de sa jument et ses inquiétudes sur sa page Facebook.
Des prélévements sur la jument en cours d'analyse
La gendarmerie du Doubs s’est rendu sur les lieux. “Nous avons mis en oeuvre nos moyens avec des techniciens en investigation criminelle. Les prélèvements faits sur la jument sont en cours” indique la gendarmerie. “On ne laisse rien de côté, tous les faits sont pris en compte” explique le major Antoni. Suite aux actes de mutilation sur cinq chevaux ces dernières semaines dans le Jura, l’enquête pour la Franche-Comté est confiée à la section de recherche de Besançon en lien avec l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, l’Oclaesp.
“Une psychose ? Non, mais les gens sont de plus en plus suspicieux” explique la gendarmerie du Doubs
Alors que les actes de cruauté envers des équidés se multiplient cet été en France, les propriétaires d’équidés sont inquiets. “On a eu d’autres appels de signalements dans le Doubs, tout est pris en compte. On ne peut pas parler de psychose, mais les gens sont de plus en plus suspicieux” explique t-on chez les gendarmes.
En fin de semaine dernière dans le Haut-Doubs, un propriétaire de chevaux avait signalé la présence en pleine nuit d’un véhicule près de ses chevaux sur la commune de Frasne. Il expliquait avoir retrouvé un morceau de crinière coupée intentionnellement par des individus qui s’en seraient pris à ses animaux. Les prélèvements effectués par les gendarmes ont permis d’établir que la crinière n’avait pas été coupée cette nuit-là. Rien n’indique que la voiture entendue peut avoir un lien avec une tentative d'agressions sur les animaux.
40.700 chevaux dans le seul département du Doubs
Dans le Doubs, la gendarmerie a fait le comptes, on compte plus de 40.000 chevaux. Ceux de Laura Demestre, dont la jument est morte, étaient dans un pré, près d’une maison en plein coeur de Buffard. “Notre autre cheval, nous l’emmenons ce soir ailleurs” explique la jeune femme. Depuis 48 heures, une amie l’avait mis à l’abri dans son jardin, veillant sur lui la nuit en dormant dans sa tente, indique Laura Demestre. Bouleversée par la perte de sa jument, la jeune femme espère avoir des nouvelles de l’enquête. Elle veut comprendre ce qui est arrivé à Viane. L’enquête se poursuit dans l’attente des résultats d’analyses et d’auditions.
Dans le Jura où une jument est morte et d’autres animaux mutilés, le procureur a invité les propriétaires à surveiller leurs animaux et à alerter sur tout élément matériel ou suspect qui pourrait permettre d’identifier d’autres actes de cruauté envers des animaux.