Les témoignages directs de la Résistance française sont de plus en plus rares. Dans le Morvan, qui a abrité de nombreux maquis, certains se mobilisent pour ne pas que cette histoire tombe dans l'oubli. À Anost (Saône-et-Loire), une association a relancé les commémorations autour du maquis Socrate.

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Un coin de forêt, caché entre Nièvre et Saône-et-Loire. C'est ici, dans ce vallon au coeur du Morvan, qu'était implanté le maquis Socrate, entre 1943 et 1944. À Anost (Saône-et-Loire), des baraquements reconstruits témoignent d'une activité que les promeneurs d'aujourd'hui peinent à imaginer.

"Le maquis Socrate, c'est une trentaine d'actions contre l'armée allemande. 840 hommes et on va compter 26 pertes humaines au sein du maquis. C'est un maquis très organisé, qui a travaillé pas seulement sur le Morvan. Il est parti plus loin dans la Nièvre, mais aussi en Côte-d'Or jusqu'à Beaune", précise Olivier Chapuis, le président de l'association des Amis du maquis Socrate.

Une association tente de préserver la mémoire de cette résistance morvandelle. Chaque document est précieux, car avec le temps, les témoignages de survivants se font rares. "Nous sommes toujours à la recherche d'anciens ou de familles d'anciens, si des fois l'ancien a transcrit ses souvenirs. Des fois, il y en a qui ont rempli des petits carnets. Donc ça nous aide aussi, parce qu'entre ce qu'il se raconte et la réalité, il y a parfois une divergence", détaille Patrick Nonzerville, de l'association Les Amis du maquis Socrate.

Relancer le souvenir du maquis

L'histoire du maquis, c'est celle de ses combattants, mais aussi celle de tous les habitants des villages qui les ont soutenus, comme Pierrette Pauchard. Habitante d'Anost, elle a ravitaillé et assisté des maquisards, tout en recueillant cinq enfants juifs chez elle. Elle a reçu la médaille de Juste parmi les Nations, à titre posthume en 2012.

"Elle a pris des risques énormes. Elle a sauvé cinq enfants et elle n'avait rien pour vivre", confie Colette Greteil, fille adoptive de Pierrette Pauchard. "Pierrette, cela peut être l'exemple de tous ceux qui ont été autour et qui ont œuvré de la même façon qu'elle. Parce qu'il y a sûrement eu un certain nombre qui resteront anonymes mais dont il ne faut pas non plus ignorer l'existence et les actes", ajoute Séverine Darcque, petite-fille de Colette.

Après vingt-cinq ans de commémorations discrètes, l'association veut relancer le souvenir du maquis Socrate. Pour transmettre ce patrimoine vivant et rappeler la contribution du Morvan à l'histoire de la Résistance.

 

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