Pour améliorer leur image, les agriculteurs de la Nièvre ont établi une charte de bon voisinage. Critiqués pour leur usage des produits phytosanitaires, ils s'engagent par écrit. Un document symbolique pour plus de transparence auprès des habitants sur leur métier.
Sur ses 200 hectares de parcelle, Didier Guyon exploite des céréales depuis près de 40 ans. Il y a sept ans, il a décidé de ne plus cultiver sur les espaces situés à proximité des habitations.
"Il y a des pavillons et même une école. Donc j'ai préféré mettre ça en bandes enherbées, de façon à l'entretenir deux fois par an en passant du broyage. Là, il n'y a plus aucun produit, aucun fongicide, aucun engrais. Plus rien qui se passe sur cette parcelle", détaille l'agriculteur.
Par cette initiative, Didier Guyon tente de limiter son impact sur l'environnement. Car l'exploitant de 58 ans a toujours recourt trois fois par an en moyenne à des produits phytosanitaires. Il dit aujourd'hui avoir totalement conscience de la dangerosité de ces pesticides.
"On sait très bien que c'est des produits qui sont dangereux. C'est marqué dessus, on est prévenus, formés, équipés. On s'habille pour faire ces produits là. S'en passer, oui, mais il faut absolument laisser le temps au temps, laisser le temps à la recherche de faire des avancées", ajoute l'agriculteur.
Une charte signée mi-décembre
Les représentants départementaux de la profession ont signé le 17 décembre dernier une charte de bon voisinage. Ils s'engagent noir sur blanc à être plus vigilants en traitant par exemple lorsque les conditions météo sont favorables."On invite les agriculteurs à faire preuve de bienveillance et de regarder, d'expliquer, et de prendre conscience que s'ils n'expliquent pas leur pratique, elles vont être de plus en plus remises en cause", indique Stéphane Aurousseau, le président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de la Nièvre.
Ce document à la force symbolique est le 23e du genre en France. Un moyen pour syndicats et pouvoirs publics de faire taire les critiques, dans ce département de la Nièvre où l'économie rurale a une place centrale.