L'association Greenpeace a porté plainte contre la député de la Nièvre Perrine Goulet. Elle avait évoqué en mars la possibilité de "tirer" sur ceux qui s'introduisent dans les centrales nucléaires. L'avocat de l'élue dénonce une "instrumentalisation" et une "caricature abusive" de la part de l'ONG.
L'avocat de la députée LREM de la Nièvre Perrine Goulet a accusé dimanche Greenpeace d'"instrumentalisation" et de "caricature abusive" après la plainte déposée par l'organisation écologiste contre la parlementaire, qui avait suggéré de "tirer" lors d'intrusions dans les centrales nucléaires.
"Greenpeace tente d'orchestrer une opération de communication en instrumentalisant l'annonce d'une plainte", déclare l'avocat Jean-Philippe Morel, conseil de la députée, dans un communiqué.
"Un député a le droit de s'exprimer librement dans le cadre de l'exercice de son mandat" et "l'immunité parlementaire lui permet justement d'exercer son mandat sans pression d'aucune sorte", ajoute-t-il.
Il estime que la plainte de Greenpeace se fonde sur "une caricature abusive des propos de Mme Perrine Goulet (...) car il n'a jamais été dit qu'il fallait tirer sur les militants des ONG".
Greenpeace a indiqué samedi avoir porté plainte fin avril pour "provocation à un crime ou un délit". Selon le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, les propos de Mme Goulet "relèvent de l'incitation au meurtre".
"Pourquoi nous ne ferions pas un peu comme aux Etats-Unis ? Avec une sécurisation par mirador et possibilité effectivement de ne pas se poser de questions, et quand il y a une intrusion, de tirer", s'était interrogée le 22 mars Perrine Goulet, membre de la commission d'enquête parlementaire sur la sûreté nucléaire, lors d'une audition du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Pour son conseil, les propos de Perrine Goulet "s'inscrivaient dans une réflexion globale sur la nécessaire sécurité des centrales nucléaires et sur le renforcement de la protection de celles-ci en donnant les moyens aux forces de sécurité spécialement formées, de neutraliser les individus entrant par effraction sur un site nucléaire".
"Tirer dans les jambes par exemple"
"En aucun cas je n'ai dit qu'il fallait tuer les militants de Greenpeace", avait-elle ensuite assuré, le 23 mars sur France 3 Bourgogne. "Le mot 'tirer' pour moi n'était pas tirer pour tuer mais tirer dans les jambes par exemple, comme ça se fait aux Etats-Unis".Selon la biographie en ligne sur son site, Mme Goulet a été recrutée en 1999 par EDF-GDF et travaillait jusqu'à son élection au Centre nucléaire de production de Belleville-sur-Loire (Cher).
Huit militants de Greenpeace ont été condamnés fin février à des peines de prison avec sursis ou de la prison ferme pour s'être introduits sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) en octobre.