Plus d'un an après son entrée en vigueur, la limitation de vitesse à 80 km/h a toujours ses détracteurs. Avant l'été, le gouvernement a annoncé des concessions : laisser les départements décider des règles appliquées. Mais le retour ne sera pas aussi facile qu'un simple changement de panneaux.
Sur les routes de la Nièvre, seuls quelques panneaux de limitation à 90 km/h sont encore en vigueur. Ils sont implantés dans des zones de dépassement, des voies rapides. On ne les trouve que dans quelques tronçons limités, mais beaucoup d'automobilistes souhaiteraient les voir ailleurs.
Autour d'Imphy, par exemple, une route est en partie restée limitée à 90 km/h, sur une partie aménagée. L'axe est fréquenté, emprunté par les camions. Alors, certains élus locaux souhaiteraient généraliser cette vitesse à l'ensemble du tracé de la route départementale D981. "Par rapport aux préconisations de la sécurité routière, elle n'est pas prête, dans la mesure où il y a un certain nombre de préconisations qu'on ne retrouve absolument pas sur cette D981", explique cependant Joëlle Julien, la maire DVG d'Imphy.
Des préconisations pour déroger aux 80 km/h
Le Conseil national de la sécurité routière a en effet exprimé en juillet un certain nombre de préconisations pour déroger aux 80 km/h : séparer les voies, sécuriser les bas-côtés, interdire de traverser ou de tourner à gauche. Pour la Nièvre, ces aménagements sont chiffrés à plus de 305 millions d'euros."Ce n'est pas des obligations, mais si on passe à 90 km/h sans avoir fait les travaux, on se mettra dans une forme d'illégalité, indique Alain Lassus, le président PS du conseil départemental de la Nièvre. Vous imaginez bien que les usagers qui auront des accidents expliqueront que le président du conseil départemental a remis à 90 km/h une route qui ne pouvait pas l'être."
Pour les élus, c'est l'impression d'un jeu de dupes. Dans la Nièvre, la limitation devrait donc bien rester à 80 km/h si les règles n'évoluent pas dans les prochains mois. Selon les estimations de la Sécurité routière, l'abaissement de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h a permis d'épargner 206 vies en un an.