La Région Bourgogne Franche-Comté s'oppose au projet régional de santé

Les élus du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté se sont réunis en assemblée extraordinaire mardi 10 avril 2017. Au programme : l’examen du Projet Régional de Santé (PRS), c’est-à-dire l’organisation des soins de santé dans la grande région pour les années à venir.

Une session plénière consacrée à la santé 

Pierre Pribile, directeur général de l'ARS (Agence régionale de Santé) Bourgogne-Franche-Comté est venu présenter le projet régional de santé.
Ce texte a notamment pour but de fixer les priorités de santé publique, de répondre aux besoins liés au vieillissement des habitants, de garantir le plus haut niveau d’excellence … le tout en tenant compte des impératifs de rigueur budgétaire.

"Ce plan n’est pas un document élaboré par d’horribles technocrates. D’ailleurs, il peut être amendé", assure le directeur de l’ARS. Mais, il manque des médecins urgentistes, pointe-t-il une nouvelle fois.
On compte aujourd’hui 472 urgentistes en Bourgogne-Franche-Comté. Or il en faudrait 150 à 200 de plus. Cet argument a déjà été avancé plusieurs fois pour justifier des fermetures d’établissements de santé dans la région.
Des représentants d’hôpitaux menacés (Tonnerre dans l’Yonne, Clamecy dans la Nièvre ou encore Saint-Claude dans le Jura) ont fait le déplacement pour assister aux débats et manifester leur opposition.




"Un modèle à bout de souffle"

"Il faut avoir le courage de changer un modèle à bout de souffle. Nous ne sommes pas condamnés au déclin et notre système de santé non plus. Nous ne sommes pas condamnés à différer des soins pourtant nécessaires, nous ne sommes pas condamnés à attendre des mois pour obtenir un rendez-vous médical", déclare Marie-Guite Dufay, présidente PS de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

"Les difficultés d'accès aux soins touchent à la fois les zones rurales et les zones de montagne comme le plateau de Maîche-Morteau dans le Haut Doubs, la Petite Montagne dans le Jura ou certaines parties du massif du Morvan. Il faut y attendre 45 minutes l'intervention des urgences", déplore-t-elle.

‘Vous l’aurez compris, monsieur le directeur régional, en nous prononçant contre le projet régional de santé que vous nous avez transmis, nous souhaitons interpeller à travers vous votre ministre de tutelle et le législateur", conclut Marie-Guite Dufay.



"Des mesures guidées par une logique budgétaire"


Le groupe Union des Républicains de la Droite et du Centre émet lui aussi un avis défavorable sur le projet régional de santé. Ce document de près de 900 pages présenté par l’ARS n’est qu’un "catalogue de constats", "sans éléments d’évaluation chiffrée et sans indications de financements", estime François Sauvadet, président du groupe de la droite et du centre.

"Les mesures annoncées ne sont guidées que par une logique budgétaire et une concentration territoriale de l’offre de soin faisant peser une réelle menace sur les hôpitaux locaux. Les fermetures programmées de services territoriaux annoncés vont avoir des conséquences dramatiques pour l’équitable accès aux soins de nos concitoyens qu’ils habitent en territoire rural ou urbain", ajoute-t-il.


A noter que l’avis prononcé par les élus du conseil régional sur le projet régional de santé 2018-2022 est consultatif.


Le reportage de Catherine Eme-Ziri et Tiphaine Pfeiffer
Intervenants :
  • François Sauvadet, Président du groupe d'opposition de droite
  • Marie-Guite Dufay, Présidente du Conseil Régional Bourgogne-Franche-Comté (PS)
  • Pierre Pribile, Directeur général de l'Agence Régionale de Santé







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