Plusieurs cas de grippe aviaire ont été détectés ces dernières semaines dans le Sud-Ouest de la France. Même loin de la menace, les producteurs de foie gras bourguignons restent prudents, surtout à l'approche des fêtes de fin d'année. Exemple dans la Nièvre.
Pour les producteurs de foie gras, les ventes des fêtes de fin d'année sont déterminantes et représentent parfois plus d'un tiers de leur chiffre d'affaire annuel. Toute menace sur leur production à cette période est donc prise très au sérieux.
L'inquiétude du moment est cristallisée par la grippe aviaire. Plusieurs cas ont été détectés fin novembre en Dordogne, entraînant le déclenchement d'un plan d'urgence : abattage de tous les animaux des foyers identifiés, zones de protection, surveillance des élevages...
Le gouvernement a également interdit mercredi l'exportation d'oiseaux vivants et d'oeufs "depuis l'ensemble du département de la Dordogne à destination d'autres États membres de l'Union européenne ou de pays tiers", selon un arrêté paru au Journal officiel. Le transport sur le territoire français de volailles, poussins, oeufs et viandes d'espèces aviaires est soumis à autorisation du préfet, après avis des services vétérinaires, pour les produits provenant de 87 communes en Dordogne et en Haute-Vienne.
En Bourgogne : un risque lointain mais pris au sérieux
Les producteurs bourguignons, notamment dans la Nièvre, sont éloignés des foyers d'infection recensés. Pourtant ils craignent la propagation du virus, par les oiseaux migrateurs notamment, et les réactions d'inquiétude qui pourraient saisir les consommateurs.La prudence est donc de mise pour réduire les risques de contamination des exploitations agricoles.
Quels risques pour l'homme ?
"La viande, le foie gras, les oeufs ne présentent aucun risque pour la consommation" a fait savoir le ministère de l'Agriculture. La cuisson en particulier détruit le virus.Celui-ci est de toute façon rarement transmis à l'homme. Les cas de contamination observés ont lieu par voie aérienne, par des contacts "étroits, prolongés et répétés avec des animaux malades" dus aux sécrétions respiratoires, déjections, plumes ou poussières souillées, précise le ministère de la Santé. Les risques concernent donc uniquement les personnes en lien avec l'élevage ou l'abattage de volailles, pour qui la vigilance doit être renforcée.
La transmission d'homme à homme du virus H5N1 est également exclue. Seuls 3 cas intra-familiaux de transmission inter-humaine, concernant un sous-type de virus (A/H7N7) ont été recensés en 2003 aux Pays-Bas.
La Bourgogne comptait en 2010 534 exploitations avec une activité avicole significative, principalement en Saône-et-Loire et dans l'Yonne. Au total, près de 7 millions de volailles sont élevées dans la région.
Le reportage de Régis Guillon et Cécile Claveaux, avec :
- Frédéric Coudray, producteur de foie gras