La vente de mortiers d'artifice est interdite sur l'ensemble du territoire national jusqu'au 15 juillet, en dehors des professionnels habilités pour les célébrations du 14 juillet. Si cette décision a été levée en partie ce 13 juillet par le conseil d'état concernant les plus petits engins pyrotechniques, elle agace les commerçants locaux concernés, mais aussi les principales entreprises du secteur, comme la société Ardi, qui possède un site dans la Nièvre.
Les engins pyrotechniques sont interdits de vente, de port et de transport jusqu'au 15 juillet prochain sur l'ensemble du territoire national. Une décision qui a été prise par un décret publié samedi dernier au journal officiel. En cause : le risque " de troubles graves à l'ordre public au cours des festivités du 14 juillet" après les épisodes de violences suite à la mort de Nahel.
Sollicité en recours par les professionnels du secteur, le conseil d'état a validé ce 13 juillet une grande partie des restrictions prononcées, en dehors des plus petits disponitifs pyrotechniques, comme les cierges magiques.
Si les professionnels "disposant des agréments et habilitations requis et au bénéfice des collectivités publiques" ne sont pas concernés, la décision irrite les autres acteurs du secteur. "C'est la période des anniversaires, des mariages. Il y a souvent des feux d'artifice à ces occasions, et actuellement, on ne peut pas en vendre", regrette Patricia Masero, gérante d'un magasin dans la Nièvre où sont vendus ces articles de fête.
C'est une menace pour toute la filière
Rodolphe GruazDirigeant d'Ardi
Mais la décision pénalise également les principaux acteurs du secteur. Dans la Nièvre, à Garchy, se trouve le site pyrotechnique de l'un d'entre eux : Ardi.
"Le décret interdit tous les articles pyrotechniques et artifices de divertissement, même les plus anodins : les petsec [NDLR : des pétards pour enfants], les fontaines à gâteaux, les cierges magiques...", s'agace son dirigeant, Rodolphe Gruaz. Certains clients ont été traités comme des délinquants ! Nous pensons que les pouvoirs publics doivent s'attaquer plutôt au problème d'importation illégale. Les chandelles romaines [NDLR, petit feu d'artifice] qui se retrouvent face aux forces de l'ordre proviennent de sites internet étrangers".
Si le conseil d'état a donc exclu les plus petits dispositifs de ces restrictions, une grande partie des feux d'artifice et engins pyrotechniques resteront interdits pour la fête nationale.