Le dispositif de confinement allégé mis en place à partir du 28 novembre permet la réouverture des lieux de culte, mais impose une contrainte de 30 personnes maximum dans les lieux de culte. Une mesure qui oblige à multiplier le nombre de messes.
La jauge imposée de 30 personnes maximum dans un lieu de culte est contraignante pour les prêtres et les fidèles. Une tolérance est accordée, lorsque les familles ont fait le déplacement, il paraît difficile de leur refuser l'accès à la messe.
Mais l’incompréhension vient du fait que la limitation à 30 personnes s’applique à tous types de lieux de cultes : églises, cathédrales, chapelles … où les mesures sanitaires de distanciation sont facilement applicables.
Le Conseil d'Etat estime la mesure "disproportionnée"
Le Conseil d'Etat a ordonné dimanche 29 novembre au gouvernement de revoir dans les trois jours son décret limitant à 30 personnes le nombre de fidèles autorisés à assister aux cérémonies religieuses."Il est enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de trois jours (...) les dispositions (du décret limitant le nombre de fidèles à 30) en prenant les mesures strictement proportionnées d'encadrement des rassemblements et réunions dans les établissements de culte", a décidé la plus haute juridiction administrative française.
Une liberté retrouvée à Dijon
Dimanche après-midi 29 novembre, sur la place de la Libération à Dijon, ils étaient une cinquantaine à revendiquer l'importance de la liberté de culte.Des Catholiques, pour lesquels la décision du Conseil d'Etat est logique.
C’est au Gouvernement désormais de revoir sa copie : "Heureusement que de temps en temps, il y a un petit peu de retour au bon sens, de retour au réel qui se produit !" dit une manifestante.
Mais il y a aussi une mesure apportée par un autre manifestant : "Nous attendons le texte, la révision des textes de M.Castex, avant de nous réjouir complètement. Nous sommes plein d'espoir, mais nous attendons la réalité des faits plutôt que nous baser sur des promesses."
Les fidèles, heureux de retrouver la célébration
La première réaction des paroissiens à l'église Saint-Lazare pouvant retourner à la messe est très positive : "Franchement c'est une bonne solution, car prier et regarder la messe à la télévision, et puis la vivre en direct, ça n'est pas pareil !"C'est effectivement la possibilité de se retrouver et de prier au sein de la communauté qui est mis en avant :
"A la maison, on s'efforce d'avoir des temps de prière le dimanche, mais ce n'est pas suffisant. Même s'il y a une communauté d'union, de prière, grâce à la radio, à la télévision, on n'a pas la joie de communier non plus."
Une autre fidèle relève aussi la période des fêtes de Noël qui se profile : "C'est le premier dimanche de l'Avant, donc pour moi c'est très important."
Une contrainte pour les diocèses
Les diocèses avaient intégré la contrainte de la jauge de 30 personnes par lieu de culte, en multipliant les messes durant la semaine.Dans la même paroisse, par exemple à Nevers, le nombre de messes a été triplé, en proposant une première messe samedi soir à Imphy, une deuxième à Saint-Eloi ce dimanche matin 29 novembre et une troisième à l'église Saint-Lazare.
Les fidèles espèrent que les mesures évolueront rapidement avec l'intervention du Conseil d'Etat pour permettre de célébrer Noël dans de bonnes conditions.
Le reportage de Rémy Chidaine et Sophie Hemar à Nevers
Intervenants :
- Jean-Marie Diouf, prêtre à Nevers