Les professionnels de la petite enfance tirent à nouveau la sonnette d'alarme ce jeudi 6 octobre sur l'ensemble du territoire national. Ils réclament une revalorisation de leur salaire et le retrait de l'arrêté du mois de juillet dernier sur le recrutement des personnes non diplômés. Le mouvement a été suivi à Nevers (Nièvre).
"Pas de bébés à la consigné !" C'est le slogan qu'arborent tous les professionnels de la petite enfance pour cette journée de mobilisation nationale. En Bourgogne, la grève a été suivie notamment à Nevers où tous les établissements ont fermé leur porte ce matin. La crèche des Souricette, elle, a maintenu un accueil sur une demi-journée où plus de 70 enfants sont pris en charge.
Les salariés dénoncent une dégradation à venir de leur condition de travail. “On fait un accueil individualisé de chaque enfant. Face à une augmentation des enfants, on ne pourra pas assurer la qualité au quotidien” déplore Valérie Woetter, auxiliaire de puériculture.
“Accueillir des personnes sans diplôme, ça nous choque un peu, parce que ce travail nécessite beaucoup de responsabilités", souligne Sabrina Gauthier, auxiliaire de puériculture. "Cela demande quand même des compétences et la confiance des parents. C’est important pour nous que notre diplôme soit valorisé”.
Une profession en péril ?
Depuis ces dernières années, cette profession fait face à de nombreuses difficultés :
- Une pénurie de professionnels qualifiés : le nombre d'enfants inscrit augmente chaque année alors qu'il y a de moins en moins de personnes qualifiés. 48,6% des établissements souffrent du manque de personnel.
- Un salaire trop bas : la formation pour devenir puéricultrice dure quatre ans en France. Le salaire est entre 1 978 euros et 3 083 euros bruts par mois. La rémunération est jugée trop faible face à la pénibilité de l'emploi.
- Le recrutement des non diplômés : face à la pénurie des personnels, en juillet dernier, le gouvernement a publié un arrêté qui autorise l'embauche des personnes sans diplôme. Une mesure qui s'applique uniquement lorsque une annonce de plus de trois mois sur Pôle emploi est restée sans réponse.
Au total, ce sont 60 villes de l'hexagone qui ont manifesté ce 6 octobre. À Nevers, une pétition va être remise à la mairie.