Il pouvait donner le tiercé : le "Poltergeist" de la Nièvre, l'histoire qui a troublé tout un village... gendarmes compris

La Machine, commune minière de la Nièvre, a été le théâtre d'un évènement paranormal en 1973 : des coups portés au mur de la chambre d'un garçon, attribués à un "poltergeist" ou esprit frappeur. La gendarmerie n'a pas pu élucider l'affaire. Un enregistrement audio glaçant de l'époque permet de se replonger dans l'histoire.

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Il est 21 h. Vous vous apprêtez à aller vous coucher. Vous éteignez la lumière, vous vous installez confortablement dans votre lit et vous fermez les yeux. Mais un son vient perturber votre endormissement : quelqu'un ou quelque chose tape sur le mur situé juste derrière votre tête. Problème : les coups n'apparaissent en rien comme quelque chose de naturel, car il n'y a personne derrière la cloison.

Pendant la période d'Halloween, beaucoup d'entre vous ont pu entendre des histoires effrayantes, écrites pour faire peur. Mais cette histoire n'a pas été écrite, elle s'est produite. Comme le confirment plusieurs témoignages et des extraits audios, le "Poltergeist" de La Machine, quel qu'il soit, a bien existé. Les coups contre le mur, du moins, sont parfaitement audibles.

Un contexte digne de Conjuring

Pour recontextualiser, La Machine, dans les années 70, est une ville qui garde un fort attachement au travail minier. Un article du Monde daté de 1973 relate l'histoire de la commune avant la fermeture de la mine. On y trouve une banderole noire avec écrit : "La Machine, ville morte", en référence à la perte d'activité et aux nombreux licenciements des mineurs. Un parfait début de scénario de film d'horreur à la Conjuring...

À l'époque, la commune correspond en tout point à un village ouvrier. Des maisons, presque à l'identique, sont collées les unes aux autres. À l'intérieur, plusieurs familles habitent chacune un appartement. C'est dans ce contexte que la famille U. et la famille P. coexistent, séparés par une fine cloison.

Dominique, 11 ans, a communiqué avec l'esprit frappeur

Dominique P., vit avec ses deux parents. Le 5 novembre, il part se coucher vers 21 h. C'est alors qu'un son répété et insistant l'empêche de dormir. "*BOUM*, *BOUM*, *BOUM*", entend-il résonner. Quelqu'un toque visiblement de l'autre côté du mur. Pour son père, aucun doute, cela ne peut être que les voisins. Ni une, ni deux, il se rend chez le couple U. avec la ferme intention de faire cesser le bruit qui trouble le sommeil de son fils.

Mais, de l'autre côté du fameux mur, le couple de quadragénaires est interloqué. Le monsieur lui ouvre à l'entrée et la dame est affairée en cuisine. Ils ne sont pas les auteurs de ces sons mystérieux. Le lendemain, les coups reprennent. Le surlendemain aussi, Dominique est dérangé à l'heure du coucher. Et le jour d'après, le même phénomène se produit, inlassablement.

Dominique prend alors son courage à deux mains et décide de confronter ce qu'il appelle "l'esprit". Il établit alors le contact et trouve même un moyen de communiquer. Lorsqu'il lui pose une question il termine par : "Pour oui, tape une fois !". L'entité s'exécute et frappe d'un coup net le mur. Et parfois, il change son instruction. "Tape deux fois !" s'écrie-t-il. Deux coups répondent au jeune garçon.

La gendarmerie mène l'enquête

Dans un petit village comme à La Machine, les rumeurs vont vite. Et les villageois ne tardent pas à venir s'entasser devant la maison des P. pour avoir une chance de communiquer avec le fameux esprit. "Le mur qui parle" attire les curieux et répond aux questions grâce à l'intervention de Dominique.

Inquiète, la famille P. finit par prévenir la gendarmerie. C'est Bernard Guilbert, commandant de la brigade de La Machine qui se déplace sur les lieux. Et comme Dominique et d'autres témoins, l'adjudant va lui aussi entendre des coups précis et animés sur la cloison.

Choqué par cette constatation, Bernard Guilbert soumet l'entité à une batterie de questions. Il lui demande combien a-t-il d'enfants, combien de gendarmes sont présents à la brigade, le nombre de balles dans son chargeur... Et de manière troublante, les réponses sont toutes exactes, alors même que l'adjudant seul connaît la réponse. Décédé en 2023, Bernard Guilbert avait confié son témoignage sur l'enquête au Journal du Centre en 2011 : "Il a répondu à des questions très personnelles que je lui ai posées. Bref, c'était véritablement déstabilisant. Mes gendarmes étaient, du reste, perturbés."

Un extrait audio daté de l'époque

Ces témoignages pourraient être difficiles à croire s'ils n'étaient pas accompagnés de ces extraits audios d'époque, compilés et mis en ligne par un internaute sur SoundCloud.

Ce témoignage a été enregistré par la gendarmerie de La Machine. Une "enquête sérieuse" a d'ailleurs été menée par Bernard Guilbert et son équipe. Dans un podcast de Philippe Baudouin pour France Musique en 2015, le militaire décrit : "On a vérifié, il n’y avait aucun branchement, aucun magnétophone, rien d’anormal, les coups étaient spontanés dans la cloison."

"On a fait des planques", déclarait-il au Journal du Centre en 2011. "On a placé des gendarmes partout, à l'étage, derrière la cloison, au sous-sol, dans le jardin. Rien, il n'y avait rien. Je suis sûr d'une chose, il n'y avait pas de trucage, pas de supercherie."

Grâce à ces extraits compilés, on en apprend un peu plus sur l'entité qui hante le mur de Dominique.

Un fantôme qui n'aimait pas les gendarmes et qui donnait les numéros du tiercé

Et on comprend que "l'esprit", comme l'appelle le jeune garçon, n'aime visiblement pas les gendarmes. "Est-ce que tu me veux du mal ? Tape deux coups !" s'écrie l'adjudant Bernard Guibert. "*BOUM*, *BOUM*", répond l'entité. Dominique lui-même lui posa la question frontalement : "Est-ce que tu aimes les gendarmes ? Si tu ne les aimes pas tape trois coups !" Et l'esprit répond par l'affirmative : "*BOUM*, *BOUM*, *BOUM*".

Le Poltergeist a même donné les numéros gagnants du tiercé selon Dominique lui-même dans l'enregistrement.

"Un cas authentique de maison hantée"

Yves Lignon s'était rendu sur place à l'époque. Le mathématicien, partisan de la parapsychologie, avait déclaré à Sud Radio en 2011 : "Dans cette affaire, on peut dire qu’on a eu affaire à un cas authentique de maison hantée. C’est grâce à l’enquête de gendarmerie qu’on peut dire de façon sûre et certaine qu’il s’est produit un phénomène authentiquement parapsychologique." Sûr de son fait, le scientifique était convaincu que cette affaire ne pouvait trouver d'explication rationnelle.

Malheureusement, en plus des nombreux journalistes et curieux de l'époque, le "Poltergeist" de La Machine a aussi attiré des personnes avec des intentions moins claires. Yves Lignon le décrivait à Sud Radio : "Le temps que le rapport de gendarmerie parte vers la hiérarchie, des gens appartenant à une secte ont débarqué et ont commencé à dire que Dominique était une espèce de messie… Il a fait une dépression nerveuse." Il est interné pendant plusieurs semaines et en revenant, "le mur ne parlait plus et le mur n'avait jamais parlé".

Si les experts débattent encore aujourd'hui de l'aspect paranormal du "Poltergeist" de La Machine, à ce jour, aucune preuve ni aucun élément ne permettent de déterminer l'origine des coups sur le mur.

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