L'âge de la scolarisation va être abaissé à trois ans en France. Mais qu'apprend-on aujourd'hui en maternelle ? Dans les écoles où les élèves sont accueillis dès l'âge de deux ans, la priorité est l'acquisition du langage. Exemple à Nevers.
► Quels apprentissages à deux ans ?
A la rentrée 2015, selon le Ministère de l'Education nationale, les écoles publiques et privées accueillaient 93 600 enfants de deux ans, soit 11,5 % des enfants de cet âge. 19,3 % des enfants de deux ans sont scolarisés en éducation prioritaire, contre 9,8 % hors éducation prioritaire. 80 % des enfants de deux ans scolarisés le sont dans les écoles publiques.
Pour ces tout-petits, l'apprentissage du langage est la priorité. A Nevers, à l'école Blaise Pascal, les mots-clés sont l'autonomie et la confiance. Les enfants ont le choix de leur activité. Ils parlent, racontent, échangent.
Reportage avec : Maya Otazaghine, professeur des écoles
► Les effectifs de la maternelle en France
► L'école obligatoire à trois ans en 2019
Emmanuel Macron a confirmé mardi 27 mars 2018, sa décision d'abaisser l'âge de la scolarité obligatoire de six à trois ans à partir de 2019, lors de l'ouverture des Assises de la maternelle, à Paris.
"L'école maternelle est et sera davantage à l'avenir un moment fondateur de notre parcours scolaire français", a dit le chef de l'Etat. "A ce titre, j'ai en effet décidé de rendre obligatoire l'école maternelle et d'abaisser de six à trois ans en France l'obligation d'instruction dès la rentrée 2019".
La durée de scolarité n'a été changée que deux fois depuis la loi Ferry du 28 mars 1882 : en 1936 par Jean Zay (la faisant évoluer de l'âge de 13 à 14 ans) et, en 1959, par le général de Gaulle (la portant à 16 ans). Emmanuel Macron a dit vouloir cesser "de considérer l'école maternelle comme une option".
Aujourd'hui, 97,6 % des petits âgés de trois ans fréquentent une école maternelle, selon le département statistiques du ministère de l'Education. Mais "ce chiffre moyen couvre des inégalités diverses, derrière il y a des pratiques
profondément différentes d'un territoire à l'autre", a toutefois insisté le chef de l'Etat. Il est notamment beaucoup plus bas en Outre-Mer.
Ce chiffre recouvre aussi des "disparités dans la journée", puisque "c'est dans les quartiers les plus défavorisés que souvent, on ne va pas remettre l'enfant à l'école" l'après-midi, "parce qu'on ne peut pas ou on veut pas payer la cantine", a-t-il relevé. "Je souhaite que par cette obligation, à partir de la rentrée 2019, nous puissions (...) corriger ce différentiel qui n'est plus acceptable", a poursuivi le chef de l'Etat, inscrivant cette mesure "dans l'action menée pour lutter contre la pauvreté".
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