Ce jeune berger de 20 ans a déjà remporté cinq fois la finale bourguignonne de ce concours de jeunes bergers. Cette année encore, il se rendra à Paris défendre la région en février prochain.
"C'est une qualification en station de contrôle. Et quand t'as un RM ou un RC, c'est une qualification mais en ferme." Quand Corentin Albert parle brebis et règlement, on a parfois du mal à suivre. Ce jeune berger bourguignon a déjà remporté cinq fois la finale régionale des Ovinpiades, un concours national de jeunes bergers. Ce jeudi, il défendait son titre face à 82 autres jeunes lors de la 13ème édition de l'événement, à Charolles (Saône-et-Loire).
Connaissances anatomique, maîtrise technique : le concours, qui doit permettre in fine de sacrer le "meilleur jeune berger de France 2018", fait appel à de nombreux aspects du métier d'éleveur ovin. Pour Corentin, tout commence avec une épreuve de génétique. Un domaine que le Nivernais affectionne particulièrement : lors de ses précédentes participations, il a toujours remporté le 20/20.
"Des étoiles dans les yeux"
"Ma famille a un élevage en sélection, c'est un atout, explique-t-il. On a l'habitude d'être confronté à de la lecture de cartons, à des choix d'animaux, des choix d'accouplement." Avant d'ajouter : "je dois vraiment avoir des étoiles dans les yeux quand j'en parle".
Susciter la passion, c'est bien l'objectif de la compétition. Destiné aux jeunes de 16 à 24 ans élèves des lycées agricoles de la région, elle doit permettre d'entretenir les vocations. "Il y a beaucoup d'éleveurs qui sont cinquantenaires ou plus, abonde Clémence Sutras, organisatrice, ça veut dire que dans les 10-15 ans à venir ces gens-là seront à la retraite, et du coup il faut des jeunes derrière."
Etape délicate
Corentin, lui, est tombé dedans quand il était petit. Fils et petit-fils d'éleveurs près de Nevers, il a répété les gestes dès le plus jeune âge. Ce qui ne lui mâche pourtant pas le travail. Certaines épreuves sont plus difficiles qu'en temps normal. Les candidats doivent asseoir les brebis sans couloir de contention ou de cage. Une épreuve qui n'a jamais permis à Corentin de dépasser les 18/20.
"La brebis bouge, soupire le jeune homme. Au moindre manque, un coup de sécateur mal placé et on fait saigner l'animal, et là on a une perte de points." Cette fois, il décroche toutefois le 20 sur 20, mais termine deuxième, juste ce qu'il faut pour décrocher sa place pour Paris. Il y affrontera notamment, le 24 février prochain, les redoutables bergers des Pyrennées...