Les infirmières libérales sont directement touchées par la hausse des prix des carburants. Et pour cause, leurs frais kilométriques n’ont pas été revus depuis 2016. Les syndicats infirmiers souhaiteraient bénéficier de compensations fiscales.
Clémence Vaillant est infirmière libérale à Nevers (Nièvre). Chaque jour, elle doit parcourir près de 200 kilomètres pour visiter ses patients. Sa voiture est un outil indispensable à l'exercice de son métier. Mais depuis la hausse des prix des carburants il y a plusieurs semaines, son véhicule est devenu une contrainte. Pour elle, impossible d’éviter les visites à domicile. Les patients l’attendent pour leurs soins quotidiens.
Pour visiter sa patientèle, l'infirmière libérale doit effectuer un plein de gasoil par semaine. Mais depuis deux ans, ses factures ne cessent de s'alourdir :"Je me souviens qu’en mars 2016, le litre de gasoil était à 1,03 et maintenant il est à 1,44 euro !".
Reportage dans la Nièvre de Rémy Chidaine, Tania Gomes et Philippe Sabatier avec :
-Clémence Vaillant, infirmière libérale
-Nelly Bouttier, patiente
Des indemnités kilométriques inchangées depuis 2012
Ces 30 centimes de différence ont des conséquences lourdes pour Clémence Vaillant. Comme l'ensemble des infirmières libérales, elle ne touche que 2,50 euros d'indemnité par déplacement. Un tarif conventionné que la Sécurité Sociale n'a pas modifié depuis 2012. Par rapport à 2016, la Nivernaise doit donc sortir de sa poche 80 euros supplémentaires par mois pour exercer son métier. Soit 900 euros par an.Pour compenser la hausse des carburants, les syndicats infirmiers souhaiteraient bénéficier de compensations fiscales. Et continuer à assurer un service essentiel, sans pénaliser leur activité
De nombreux rassemblements sont prévus un peu partout en Bourgogne samedi 17 novembre 2018, jour de contestation nationale contre la hausse du prix des carburants.