Seul l’archevêque de Lyon a finalement été condamné après citation directe devant le tribunal correctionnel de Lyon. Ses anciens collaborateurs, dont l’évêque de Nevers, ont bénéficié d’une relaxe dans cette affaire de non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs.
Mgr Thierry Brac de la Perrière a été relaxé dans le procès pour "non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs" lié à l’affaire Preynat. Le cardinal Philippe Barbarin, lui, a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon. Les autres prévenus, poursuivis avec eux par citation directe de l’association "La Parole libérée" bénéficient d'une relaxe. Les avocats de l’archevêque de Lyon ont immédiatement annoncé ns la foulée qu'ils feront appel de la condamnation.
Une parole libérée et beaucoup de silences...
A l'issue des débats, lors du procès début janvier, la procureure Charlotte Trabut n'avait requis aucune peine à l'encontre de l'archevêque, ni des cinq anciens membres du diocèse poursuivis avec lui , dont l’actuel évêque de Nevers. La procureure qui assurait : "Le ministère public ne s'oppose pas aux parties civiles, pas plus qu'il ne soutient mordicus les prévenus".
Le procès avait été marqué par les silences de certains prévenus et la parole décomplexée des victimes. Des témoignages, crus et poignants, livrés à la barre par d'anciens scouts à l'origine de l'affaire. Soutenus par l'association de victimes "La Parole libérée", neuf hommes avaient d'abord accusé le père Bernard Preynat d'avoir abusé d'eux (son procès n' a pas encore eu lieu) avant de porter plainte contre ceux qui n'ont rien dit des agissements du prêtre.
L'affaire ayant été classée sans suite, "La parole libérée" avait choisi en 2017 une procédure de citation directe devant le tribunal, qui leur garantissait un procès pour la première fois depuis la révélation de l'affaire fin 2015. Une procédure qui leur permettait aussi de médiatiser le silence de l'Eglise dans le traitement des cas de pédophilie en son sein.