A Sougy-sur-Loire, dans la Nièvre, le conseil départemental a décidé d'utiliser des chevaux de trait pour sauver une plante rare qui pousse dans un espace naturel protégé.
La Biscutelle controversée (ou Lunetière controversée) est une espèce rare, que l’on trouve en Bourgogne dans les sables siliceux de la vallée de la Loire.
"On a constaté que la Biscutelle controversée était menacée paradoxalement par le développement de la forêt. On intervient donc pour couper les arbres et apporter de la lumière à cette plante pour qu’elle puisse se maintenir", explique Fabrice Alric, responsable du service des espaces naturels du conseil départemental de la Nièvre.
Mais, intervenir sur un site où poussent des espèces floristiques rares et protégées demande des précautions. Ainsi, une fois les arbres abattus, il est exclu d’utiliser un tracteur pour les enlever.
Il a donc été décidé de faire appel au débardage traditionnel, c'est-à-dire d’évacuer les troncs grâce à la traction animale.
C’est la société Feuta (Ferme Ecologique à Utilisation de la Traction Animale) située à Montréal, dans l’Yonne, qui a été sélectionnée. Elle fait partie de la petite quinzaine d’entreprises de travaux forestiers de débardage à cheval qui existent dans toute la France. Ses deux juments comtoises - Ulysse et Caramel - se sont attelées à la tâche lundi 14 décembre 2015.
A Sougy-sur-Loire, dans la Nièvre, le conseil départemental a décidé d'utiliser des chevaux de trait pour sauver une plante rare qui pousse dans un espace naturel protégé.
Intervenants :
-Emmanuel Gascard, débardeur
-Fabrice Alric, responsable du service des espaces naturels du conseil départemental de la Nièvre
-Germain Pouvelle, agent aux espaces naturels sensibles du conseil départemental de la Nièvre
Quels sont les points forts du débardage ?
Le débardage est un savoir-faire ancestral qui possède de nombreux avantages. Il est silencieux, ne pollue pas, ne tasse pas le sol, permet d’accéder à tous les types de site comme les forêts."C'est une zone qui a un accès assez difficile. Il faut passer une voie ferrée. Les engins ne pouvaient pas venir", explique le débardeur Emmanuel Gascard. Par ailleurs, "on est sur un sol sensible, assez mou", précise-t-il.
Le chantier doit durer trois jours. Si tout va bien, tous les arbres abattus auront été enlevés mercredi 16 décembre et la Biscutelle controversée pourra de nouveau s'épanouir à la lumière.