Depuis lundi 3 janvier, deux nouvelles voitures-radars sont entrées en service sur les routes de la Nièvre. Gérées par des sociétés privées, elles contrôlent la vitesse et verbalisent les véhicules en infraction qui les doublent ou les croisent. Les pouvoirs publics espèrent qu'elles permettront notamment de réduire la vitesse sur les axes les plus dangereux.
Dans la circulation, elles se fondent parmi les autres véhicules. Depuis le lundi 3 janvier, deux nouvelles voitures-radars circulent sur les routes de la Nièvre. Banalisées, équipées d'instruments de contrôles embarqués, elles peuvent verbaliser automatiquement les utilisateurs en infraction.
Ces voitures "contrôlent en roulant la vitesse des véhicules qui les doublent ou qui les croisent, précise Yoann de Ballangen, directeur de cabine du préfet de la Nièvre. Ce sont des véhicules tout ce qu'il y a de plus classiques, de marques différentes. Il y aura un brassage régulier de la flotte avec d'autres départements."
Des contrôles automatisés
Le système est automatisé : grâce à un GPS et des caméras situées à l'avant et à l'arrière du véhicule, il s'adapte à la route sur laquelle il évolue et aux panneaux de signalisation. En cas de vitesse trop élevée, le radar, intégré dans la plaque d'immatriculation, émet un flash infrarouge, invisible à l'oeil nu.
Les données sont ensuite transmises aux services de l'Etat chargés des verbalisations. Une marge de tolérance de 10 km/h ou 10% de la vitesse autorisée (selon le cas le plus favorable au contrevenant), sera appliquée, supérieure à celle des radars fixes.
Ces nouvelles modalités de contrôle ont été testées dans le département en 2021, sans verbalisation, avant validation par les autorités préfectorales.
Les chauffeurs employés par des sociétés privées
Contrairement aux radars embarqués déjà utilisés par les forces de police ou de gendarmerie, ces nouveaux dispositifs sont externalisés. Les véhicules de contrôle sont bien la propriété de l'Etat, mais les opérateurs dépendent de sociétés privées. "Ce sont uniquement des chauffeurs, détaille Yoann de Ballangen. Ils n'ont aucune activité de contrôle et n'ont pas accès au radar."
"Les entreprises [...] ont répondu à un appel d’offre et à un cahier des charges très précis, appuie la préfecture de la Nièvre dans un communiqué. Elles ne sont pas rémunérées en fonction du nombre de contraventions relevées, mais en fonction du nombre de kilomètres de contrôles effectués par mois."
Les voitures-radars sont donc susceptibles d'être sur les routes "7 jour sur 7, 365 jours par an, de jour comme de nuit", expliquent les services de l'Etat. Elles interviendront sur des circuits identifiés au niveau départemental, que la préfecture ne souhaite pas communiquer au public, et qui tiendront compte de l'accidentalité et des trafics.
Lutter contre la vitesse
La mise en service de ces véhicules est une mesure décidée par le Comité Interministériel pour la Sécurité routière en 2015. Pour la préfecture, "l’externalisation des voitures-radars s’inscrit dans une démarche plus large de réduction des vitesses sur les axes. En outre, elle permet de recentrer les forces de l’ordre sur leurs missions essentielles."
"La vitesse est un facteur d'aggravation des conséquences des accidents, regrette le directeur de cabinet. L'un des axes de la politique de Sécurité routière est donc d'agir sur cette vitesse, pour essayer de limiter encore les décès."
En 2021, les services de l'Etat ont dénombré 180 accidents, ayant engendré 23 décès et 171 blessés. Une tendance stable sur les 5 dernières années, que la préfecture espère voir baisser avec l'entrée en vigueur des nouveaux véhicules.
Déploiement en cours dans la région
En Bourgogne - Franche-Comté, outre la Nièvre, le Territoire-de-Belfort et le Doubs sont déjà dotés de voitures-radars opérationnelles. Dans les autres départements, les itinéraires sont en cours de reconnaissance par les véhicules pour étalonnage, avant leur entrée en service dans les prochains mois.