4000 contractuels étaient activement recherchés pour cette rentrée 2022. Certains d'entre eux n'ont toujours pas reçu leur affectation. Témoignage recueilli dans la Nièvre.
Ce mercredi 31 août 2022, Marie* aurait dû effectuer sa pré-rentrée, comme tous ses autres collègues enseignants. Impossible pour cette Nivernaise, enseignante contractuelle : à la veille de la rentrée, celle des élèves, elle n'a toujours pas reçu d'affectation. Malgré des coups de fil répétés aux académies de Dijon et d'Orléans-Tours. "Je serai peut-être appelée aujourd'hui, ou peut-être demain. Ou peut-être pas du tout. Je n'ai pas vraiment de nouvelles", raconte-t-elle, assise sur un banc à Nevers.
Aucune information sur son établissement, ni même sur le niveau de ses classes. Ce qui l'empêche de préparer ses cours. Ne pas savoir, c'est ce qui l'angoisse un peu plus chaque jour. "Je suis assez anxieuse, ça devient compliquée là", témoigne-t-elle.
Cela fait 3 jours que je tourne en rond. J'attends que mon téléphone sonne. Je ne sais pas quoi faire
Marie, enseignante contractuelle sans affectation
Marie est loin d'être un cas isolé. Comme elle, dans l'académie de Dijon, d'autres professeurs sont toujours sans affectation. "On est plusieurs à attendre. Que ce soient des contractuels qui attendent des postes, que ce soient des gens qui attendent que des postes se libèrent qui attendent qu'on les appelle et qui ne savent pas ce qu'ils vont faire demain, ni où".
Des retards d'affectation de plus en plus nombreux
Mais difficile de dire aujourd'hui combien sont précisément les enseignants sans affectation. En attendant, les syndicats dénoncent des retards d'affectation, de plus en plus nombreux. En particulier à cause de la forte augmentation du nombre de contractuels ces 10 dernières années. "La nouveauté cette année, c'est qu'on entend parler de contractuels dès la rentrée, explique Karen Gauchot, représentante du Snuipp-FSU dans la Nièvre. Alors qu'avant, on avait une liste complémentaire, on était face à des fonctionnaires stagiaires qui finissaient à un moment donné à être vraiment fonctionnaires. Là, on sent le manque d'enseignants dès le premier jour".
Dans le premier degré, plus de 1100 postes de contractuels devront être pourvu en cette rentrée, partout en France.
*le prénom a été modifié